| | La cause première de l’Eveil : la nature de bouddha | |
| | Auteur | Message |
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Djé Gardien du forum
Nombre de messages : 218 Age : 41 Date d'inscription : 30/08/2008
| Sujet: La cause première de l’Eveil : la nature de bouddha Lun 1 Sep - 15:05 | |
| PREMIERE PARTIE
La cause première de l’Eveil : la nature de bouddha
On lit dans les textes que :
La cause première est la nature de bouddha.
Il est donc nécessaire de se libérer de la méprise du samsara et d’atteindre l’Eveil insurpassable. Mais, penserons-nous, comment les médiocres de notre espèce pourraient-ils y parvenir, même en déployant tous les efforts possibles ? Pourquoi donc n’atteindrions-nous pas l’Eveil si nous nous y appliquions avec ferveur, puisque tous les êtres animés, dont nous faisons partie, possèdent la nature de bouddha, qui est la cause même de la bouddhéité ? Le Soutra de l’absorption souveraine l’affirme :
La nature de bouddha est présente dans tous les êtres.
Et le Petit Soutra du nirvana :
Tous les êtres possèdent la nature de bouddha.
Le Grand Soutra du nirvana dit encore :
A l’image de la crème omniprésente dans le lait,
La nature de bouddha imprègne tous les êtres.
Et l’Ornement des soutras :
L’ainsité est la même chez tous les êtres ;
Qui l’a purifiée est tathagata ; en conséquence,
Tous les êtres possèdent la nature du tathagata.
Pour quelles raisons les êtres possèdent-ils tous la nature de bouddha ? Parce que le corps absolu, la vacuité, imprègne tous les êtres ; parce que dans le réel, l’ainsité, il n’est pas de distinctions, et parce que tous les êtres ont le potentiel de l’Eveil. Pour ces trois raisons, les êtres ont la nature de bouddha. Citons encore le Continuum insurpassable :
Comme le corps du parfait Eveil rayonne,
Comme l’ainsité est indifférenciée,
Et comme tous les êtres ont le potentiel de bouddha,
Les êtres possèdent toujours la nature de bouddha.
Quand on dit que le corps absolu, la vacuité, imprègne les êtres, on veut dire que le bouddha est le corps absolu, que le corps absolu est vacuité, et que la vacuité imprègne tous les êtres. Par conséquent, les êtres ont la nature de bouddha.
Quand on dit que le réel, l’ainsité, est indifférencié, on veut dire que, entre l’ainsité des bouddhas et l’ainsité des êtres ordinaires, il n’y a pas de distinctions de bon ou de mauvais, de grand ou de petit, de haut ou de bas, et que, par conséquent, tous les êtres ont la nature de bouddha.
Que signifie « tous les êtres ont le potentiel de l’Eveil » ? Qu’ils appartiennent à cinq familles :
Le potentiel interrompu, le potentiel incertain,
Le potentiel des auditeurs, le potentiel des bouddhas-par-soi
Et le potentiel du Grand Véhicule :
Ces cinq familles représentent tous les potentiels de l’Eveil.
Les êtres qui possèdent le potentiel interrompu ont, selon le grand maître Asanga, six caractéristiques : ils ignorent la retenue vis-à-vis d’autrui et le sentiment de honte vis-à-vis d’eux-mêmes, ils n’ont pas de compassion, etc. Mais lisons comment Asanga les décrit :
Ils perçoivent les défauts du samsara mais n’en éprouvent pas la moindre lassitude ; ils entendent parler des qualités des bouddhas mais n’en ressentent pas la moindre foi ; ils ignorent la retenue vis-à-vis d’autrui, la honte vis-à-vis d’eux-mêmes et la compassion ; ils s’adonnent sans réserve aux actes négatifs mais n’en éprouvent pas le moindre regret. La bouddhéité n’est pas le lot de ceux que marquent ces six traits.
Dans l’Ornement des soutras, Asanga dit encore :
Certains agissent uniquement pour nuire,
D’autres détruisent tout ce qui est bon,
D’autres encore n’ont aucun des mérites nécessaires à la libération :
A qui manquent les vertus manque la cause (de la bouddhéité).
En disant que ceux qui possèdent ces caractéristiques ont un « potentiel interrompu », on veut dire qu’ils resteront longtemps dans le samsara et non qu’ils n’atteindront jamais l’Eveil. En s’y efforçant avec diligence, ils peuvent eux aussi devenir bouddha, comme l’affirme le Soutra du lotus blanc de la compassion :
Suppose, Ananda, qu’un être dont le sort n’est pas de pouvoir passer au-delà de la souffrance pense au Bouddha et lui lance ne serait-ce qu’une fleur dans le ciel. Eh bien, cet être aura alors acquis la possibilité d’atteindre le fruit du nirvana. De lui, je dis qu’il vogue vers le nirvana et qu’il finira par l’atteindre.
Les êtres dont le potentiel est incertain sont tributaires des circonstance. En suivant, par exemple, un ami de bien auditeur, en fréquentant des auditeurs ou en lisant leurs soutras, ils commencent à croire à leur doctrine, entrent dans leur famille et atteignent eux-mêmes le niveau d’un auditeur.
Que les circonstances les poussent vers la voie des bouddhas-par-soi ou vers la voie du Grand Véhicule, ils suivront ces deux autres voies.
Les êtres qui ont un potentiel d’auditeur craignent le samsara, croient u nirvana et n’ont que peu de compassion.
Ils ont peur des souffrances du samsara,
Ils croient fermement au nirvana
Et ne se plaisent pas à faire le bien des autres :
Voilà les trois traits du potentiel des auditeurs.
Ceux qui ont un potentiel de bouddha-par-soi possèdent les trois caractéristiques précédentes, mais par surcroît ils sont très fiers, font un secret de leur maître et aiment rester seuls dans les lieux déserts.
Las du samsara, ils aiment le nirvana,
Faible est leur compassion, énorme leur fierté,
Leur maître est un secret, ils aiment rester seuls :
En eux le sage reconnaît le potentiel des bouddha-par-soi.
Même lorsque les êtres de la famille des auditeurs et des bouddhas-par-soi se sont engagés dans leur voie respective et en atteignent le fruit, ce fruit n’est pas le véritable nirvana. Dans quelle situation se trouvent-ils alors ? Ils sont encore marqués par une propension à l’ignorance et possèdent un corps mental acquis par le pouvoir d’actes non pollués. Ils se trouvent dans un état de concentration profonde, également non polluée, et, prenant cet état pour le nirvana, ils y demeurent.
Mais, pensera-t-on, s’il ne s’agit pas du véritable nirvana, il n’est pas logique que le Bouddha ait enseigné ces deux voies. Si, c’est logique. Prenons l’image de ces marchands partis sur l’océan à la recherche de pierres précieuses. Au cours du voyage, ils abordent à une vaste terre aride où ils s’épuisent et perdent courage. Ils pensent alors qu’ils ne trouveront jamais ce qu’ils cherchent et s’apprêtent à rebrousser chemin, lorsque leur capitaine fait miraculeusement apparaître une grande ville et les invite à s’y reposer pour reprendre des forces. Eh bien, il en est de même avec ceux qui manquent de courage. Lorsqu’ils entendent parler de la sagesse des bouddhas, la peur les gagne et ils se disent qu’il doit être épuisant d’atteindre la bouddhéité, qu’ils n’en seront pas capables. Ils ne s’engagent pas sur la voie ou, s’ils le font, ils reviendront sur leur pas. Le Bouddha leur montre alors la voie des auditeurs et celle des bouddhas-par-soi, et il les enjoint de se reposer aux deux niveaux d’Eveil auxquels ces voies aboutissent. On lit dans le Lotus blanc du sublime Dharma :
C’est ainsi que tous les auditeurs
Pensent avoir atteint le nirvana,
Mais le Bouddha leur dit :
Ceci n’est pas le nirvana, c’est un lieu de repos.
Une fois qu’ils se sont reposés au niveau des auditeurs et des bouddhas-par-soi, le Tathagata, qui en a connaissance, les exhorte à atteindre la bouddhéité. Comment procède-t-il ? Avec son corps, sa parole et son esprit. De son cœur, il émet des rayons de lumière qui, par un simple contact avec le corps mental de ces êtres, les réveillent de leur concentration non polluée. Puis il leur montre l’apparence de son corps, et de sa parole, il les exhorte en ces termes :
Moines, ce que vous avez fait ne suffit pas, vous n’avez pas accompli votre tâche ; votre nirvana n’est pas le vrai nirvana.
A présent, ô moines, approchez-vous du Tathagata ! Ecoutez-le ! Réalisez !
On trouve la même exhortation sous forme versifiée dans le Lotus blanc du sublime Dharma :
Aussi, moines, aujourd’hui déclaré-je
Que ceci n’est pas encore le nirvana.
Pour atteindre l’omnisciente sagesse,
Armez-vous tous d’un puissant courage,
Et cette sagesse sera vôtre.
A ces mots, les auditeurs et les bouddhas-par-soi engendrent pour la première fois l’esprit du grand Eveil. Puis, après avoir agi en bodhisattvas pendant un nombre incalculable de kalpas, ils atteignent la bouddhéité. Ce qui apparaît dans le Soutra de l’entrée à Lanka.
Le Lotus blanc du sublime Dharma dit encore :
Ces auditeurs n’ont pas atteint le nirvana,
Mais tous ils deviendront bouddhas
Lorsqu’ils auront pratiqué la conduite des bodhisattvas. | |
| | | Djé Gardien du forum
Nombre de messages : 218 Age : 41 Date d'inscription : 30/08/2008
| Sujet: Re: La cause première de l’Eveil : la nature de bouddha Lun 1 Sep - 15:09 | |
| Voyons à présent ce qui caractérise le potentiel du Grand Véhicule en étudiant successivement :
1. Les deux aspects du potentiel du Grand Véhicule
2. L’essence de ce potentiel
3. Ses différents noms
4. Les raisons de sa supériorité
5. Ses deux phases
6. Ses marques distinctives
1. On distingue le potentiel inné et le potentiel acquis
Le potentiel inné est la capacité, que nous possédons depuis toujours, de faire naître toutes les qualités des bouddhas. Nous en sommes naturellement doués.
Le potentiel acquis est la capacité de devenir bouddha, qui s’acquiert en cultivant les sources de bien.
2. Ces deux potentiels permettent d’atteindre la bouddhéité.
3. On appelle parfois ce potentiel « graine », « élément » ou « nature ».
4. Le potentiel de la famille du Grand Véhicule est éminemment supérieur aux autres.
Celui des auditeurs et celui des bouddhas-par-soi sont dits « inférieurs », car, pour les réaliser pleinement, il suffit que s’efface le voile émotionnel. L’e potentiel du Grand Véhicule est suprême, car il atteint sa perfection lorsque les deux voiles se sont dissipés. C’est pourquoi il surpasse le potentiel des autres véhicules.
5. Ce potentiel peut être éveillé ou non éveillé.
Il est éveillé lorsque « son fruit est parfaitement atteint ». Ses signes sont alors visibles. Il n’est pas éveillé lorsque « son fruit n’est pas parfaitement atteint ». Ses signes n’apparaissent alors pas.
Qu’est-ce qui provoque l’éveil de ce potentiel ? Son éveil se produit lorsque les conditions défavorables sont absentes et les conditions favorables présentes. Dans le cas contraire, le potentiel reste en sommeil.
Les conditions défavorables sont au nombre de quatre : renaître dans un état privé de liberté, manquer des propensions nécessaires, s’adonner à des activités négatives et avoir un esprit obscurci.
Les conditions favorables sont au nombre de deux. La première dépend d’autrui : c’est le fait de recevoir l’enseignement du Dharma. La seconde dépend de soi : c’est une attitude mentale adéquate qui consiste, entre autres, à aspirer au bien.
6. Les signes distinctifs du potentiel du Grand Véhicule sont ceux qui indiquent l’appartenance à la famille des bodhisattvas. On lit dans le Soutra des dix dharmas :
Le potentiel des bodhisattvas à l’esprit supérieur
Se reconnaît à ses signes,
Comme le feu à la fumée
Et la présence d’eau aux canards.
Quels sont les signes qui caractérisent le bodhisattva ? En corps et en parole, il est naturellement doux sans recourir à des antidotes ; son esprit ne connaît guère l’hypocrisie ; et enfin, il est bienveillant avec les êtres et les aime. Toujours dans le Soutra des dix dharmas :
Ni violent ni coléreux,
Et dénué d’hypocrisie,
Il aime tous les êtres :
Tel est le bodhisattva.
En outre, la compassion pour les êtres précède chacun de ses actes, il a foi dans les enseignements du Grand Véhicule, il accepte patiemment les tâches difficiles et pratique de manière authentique les sources de bien qui relèvent des six vertus transcendantes. On lit dans l’Ornement des soutras :
Compatir avant d’agir,
Avoir foi, être patient
Et pratiquer authentiquement le bien :
Telles sont les marques de ce potentiel.
Parmi ces cinq potentiels de bouddha, celui des bodhisattvas permet d’atteindre la bouddhéité à court terme. On l’appelle « cause proche ». Le potentiel des auditeurs et celui des bouddhas-par-soi permettent d’atteindre la bouddhéité à long terme ; on les appelle « causes éloignées ». Quant au potentiel incertain, il est parfois cause proche et parfois cause éloignée. Le terme de « potentiel interrompu » renvoie simplement à une idée de durée ; il ne signifie pas que la bouddhéité soit à jamais impossible, mais constitue une « cause extrêmement éloignée ».
D’où il ressort que, puisque les êtres appartiennent à l’une ou l’autre de ces familles, ils possèdent la nature de bouddha, et que, pour les trois raisons précitées, cette vérité s’applique à tous.
A quoi peut-on comparer le potentiel de bouddha ? A l’argent qui se trouve dans le minerai d’argent, à l’huile dans la graine de sésame ou à la crème dans le lait, de sorte qu’avec le minerai on peut faire de l’argent, avec la graine de sésame de l’huile, et avec le lait de la crème. En effet, de l’être ordinaire, il est possible de faire un bouddha. | |
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