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 Les véhicules selon le bouddhisme

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Djé
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Djé


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MessageSujet: Les véhicules selon le bouddhisme   Les véhicules selon le bouddhisme Icon_minitimeDim 31 Aoû - 17:55

Les Véhicules selon l’enseignement du Bouddha

Basé sur un enseignement de Sa Sainteté le Dalaï Lama donné à Londres en 1988.




Véhicule1 des hommes et des dieux
: Les actions positives mènent au bonheur, insiste sur le comportement.
Le Bouddha a mentionné le véhicule de Brahmâ qui permet par absorptions
méditatives d’atteindre le royaume de Brahmâ2 (Brahmâ-vihara).

Véhicule des Auditeurs et Éveillés solitaires (Shravaka et Pratyekka-buddha). C’est le Hinayana ou petit véhicule, mieux désigné par véhicule individuel3.

Correspond à la Première Révolution de la Roue du Dharma, qui a pour thème central les quatre nobles vérités :

L’insatisfaction (dukkha)4

L’origine de l’insatisfaction

La cessation de l’insatisfaction (Nirvana, extinction)

La voie menant à la cessation de l’insatisfaction.

Trois assises de la voie :

L’éthique (Shila) : éviter les dix actions non-vertueuses :

Trois du corps : prendre la vie, prendre ce qui ne nous appartient pas, mauvaise conduite sexuelle.

Quatre de la parole : mentir, dresser les uns contre les autres, paroles dures ou grossières, bavardage inutile.

Trois de la pensée : envie, haine, vues fausses.

La concentration (Samadhi) : concernant la méditation, on distingue
l’absorption méditative ou calme mental (shamata) et la méditation
analytique(vipassana)5. Elles sont toutes basées sur l’attention et la
vigilance. Pour les absorptions il existe de nombreux niveaux (royaume
du désir, de la forme et du sans forme)6.

La sagesse (Prajna7) : du point de vue philosophique ce qui
qualifie un école de pensée comme bouddhiste est l’adhésion ou non aux
quatre sceaux :

Tous les phénomènes composés sont impermanents (ils ne dépendent pas d’une autre cause pour cesser)

Tous les phénomènes contaminés (par l’ignorance et les perturbations mentales qui s’ensuivent) sont insatisfaisants.

 Ces deux points ont pour but de déclencher le renoncement à l’existence cyclique (samsara).

Tous les phénomènes sont vides d’un en-soi (sans essence intrinsèque).

Le Nirvana est la seule véritable paix.

 Ces deux points montrent que la libération de la souffrance est possible.

Dans la première révolution de la roue du Dharma seule le sans-soi
de la personne est enseigné ; il s’agit de la non-existence d’une
personne en tant qu’entité auto-suffisante et substantielle.

Tous les points essentiels de la voie de ce véhicule sont compris dans les trente sept aides à l’Éveil8.



Véhicule des Êtres dédiés à l’Éveil ou Bodhisattvayana : Mahayana, véhicule universel9.

Correspond à la Seconde Révolution de la Roue du Dharma, qui a pour
thème central la Perfection de la Sagesse (Prajnaparamita)10. Cette
sagesse comprend aussi la réalisation du sans soi de phénomènes (en
plus du sans soi de la personne).

Les quatre vérités sont approfondies :

La première est plus vaste car la souffrance d’autrui est aussi prise en compte.

La seconde est plus profonde car les empreintes subtiles (voiles à l’Omniscience) sont expliquées.

La troisième est plus détaillée car l’Éveil est décrit de façon exhaustive.

La quatrième est à la fois plus profonde et plus vaste : sagesse + compassion + esprit d’Éveil.

Parfois les Soutras de ce véhicule contredisent néanmoins ceux du
premier ; pour cette raison il est fait appel à l’herméneutique qui
distingue les paroles interprétatives des paroles définitives. Pour
cela il est fait mention des quatre appuis :

S’appuyer sur l’enseignement et non sur la personne.

S’appuyer sur le sens des enseignements et non sur les mots.

S’appuyer sur le sens définitif et non sur le sens interprétatif.

S’appuyer sur la sagesse exaltée (jnana) et non sur la conscience ordinaire (vijnana).

Correspond aussi à la Troisième Révolution de la Roue du Dharma.

Le Soutra principal en est le Soutra de l’Essence du Tathagata dont
le thème central est la Nature de Bouddha (Tathagata-garbha) et qui est
l’objet des divers traités de louanges de Nagarjuna et de
l’Uttaratantra d’Asanga11.

Un autre Soutra important est le Soutra révélant l’intention du
Bouddha12, qui révèle une analyse des phénomènes tripartite :
phénomènes désignés (imaginaires), dépendants et le parfaitement
établi.



Véhicule des Tantras (ou Tantrayana, Mantrayana, Vajrayana).
Il est établi sur la base de la voie des Soutras. Ainsi il est
praticable par ceux et celles qui ont acquis spirituellement le
renoncement (à l’existence cyclique, ou pour toute forme de vie dans
les six royaumes), l’esprit d’Éveil13 et la sagesse qui réalise la
vacuité14. Le thème central est le continuum (tantra) de la conscience.
En particulier il met en évidence la conscience non-polluée qu’avait
déjà décrit les Soutras de la troisième révolution mais de façon plus
profonde encore. Il s’agit de la conscience la plus subtile, qui est
l’esprit fondamental et inné de claire lumière. Celle ci une fois
réalisée dans le continuum du yogi, elle s’absorbe dans la vacuité en
union non-duelle. Pour la réaliser il faut absorber les niveaux
grossiers de conscience et les pranas les énergies subtiles (les «
vents ») qui sont leur véhicules. Pour ce faire il existe trois voies
principales :

Les yoga des pranas

Les quatre béatitudes

La non-conceptualité

De plus, dans ce véhicule, les causes de l’Éveil sont concordantes
avec les effets (Rupakaya et Dharmakaya , c’est à dire les deux corps
du Bouddha, le corps de manifestation, visible, et le « corps »
spirituel, à savoir la conscience omnisciente) et une union plus
profonde de la sagesse et des moyens est atteinte que l’on nomme union
du profond et de la clarté. C’est le yoga de la déité qui intègre dans
une même entité de conscience l’apparence de la déité et de la vacuité.
(vérité conventionnelle et ultime). Les émotions perturbatrices peuvent
aussi être utilisées dans cette voie. On distingue quatre classes de
tantras :

Le Tantra de l’acte (kriya) où les rituels tels que les mudras
sont considérés comme plus importants que le yoga intérieur. Dans cette
classe la pratique est divisée en yoga avec signe et yoga sans signe.
Sous un autre aspect il s’agit d’une méthode pour actualiser le corps,
la parole et l’esprit d’un Bouddha. La première est basée sur la
visualisation du corps de la déité toujours associée à la réalisation
de la vacuité (six phases : déité de la vacuité – soi et la déité ont
une base commune qui est vide, déité du mantra – émergence du son à
partir de la vacuité, déité de la lettre – visualisation de la lettre
en soi, déité de la forme – émergence de la forme à partir de la
lettre, déité du moudra – exécution des moudras par la déité, déité du
signe – visualisation de OM AH HUM aux trois chakras et invitation des
êtres de sagesse) , la seconde sur la répétition des mantras (murmurés
ou silencieux), la troisième sur la « concentration qui accorde la
libération à la fin du son qui est précédé de la concentration qui
demeure dans le feu (visualisation de lettres, etc., au cœur vibrantes
de feu) et de la concentration qui demeure dans le son (concentration
sur les sons venu d’ailleurs que de soi). Ces étapes préliminaires
permettent d’approfondir l’absorption méditative. La dernière
méditation est en fait centrée sur la vacuité et est aussi appelée yoga
sans signe.
Le Tantra de l’accomplissement (carya) où les deux sont équilibrés.
Similaire à la précédente. Le cycle le plus connu est celui de
l’Abhisambodhi Vairocana.

Le Tantra de l’union (yoga) où le yoga intérieur est considéré
comme plus important. Le cycle principale est le
Sarva-tathagata-tattva-samgraha. Il comprennent la purification de la
base (corps, parole, esprit et activités), de la voie (les quatre
sceaux : grand, phénomènes, engagement, et sagesse ou action) et du
résultat.

Le Tantra de l’union incomparable (anuttarayoga) dont il n’existe
rien de supérieur. Cette classe aborde trois niveaux : base, méthode et
résultant. Les trois sont issus de l’esprit fondamental et inné de
claire lumière. On distingue deux stades : de génération et
d’accomplissement. En essence cette pratique est l’union de la
béatitude et de la vacuité. C’est aussi la transformation de la mort,
de l’état intermédiaire (bardo, ce terme est tibétain) et de la
renaissance en Corps de Réalité, de Jouissance et de Manifestation, qui
sont les trois corps d’un Bouddha.

Afin de pratiquer cette voie des tantras il faut recevoir une
initiation. Les initiations (abhisheka) sont variées selon les classes
et les familles de tantras. Des vœux tantriques sont pris en présence
du Maître pour les deux classes supérieures.15



1Par « véhicule », yana, il faut entendre une méthode de
transformation de soi qui mène « quelque part ». Ici, cela mène aux
existences humaines et divines, dont les conditions minimales sont une
vie éthique et de générosité. Ce terme est quasiment équivalent à celui
de « voie », marga. La voie est à parcourir par soi-même, le Bouddha ne
faisant qu’indiquer la direction. Simplement, le terme « véhicule »
sous-entend une méthode adoptée par un ensemble de personnes qui
partagent en commun un style ou niveau de motivation. De façon imagée,
chaque groupe monte dans le même véhicule sur la voie en vue d’une
direction. La motivation qui consiste à n’œuvrer que pour cette vie ci
n’est pas un « yana » car elle est basée sur l’ignorance de la loi de
cause à effet sur le plan psychique (karma). Elle ne mène donc « nulle
part », sauf vers des modes d’existence inférieurs (voir plus bas note
sur les six royaumes). Au minimum il faut considérer les vies futures
pour être sur une voie, quoique si l’on « ne croît pas » à la
renaissance et au karma (qui signifie littéralement action - de
l’esprit, de la parole et du corps), mais se conforme à l’éthique et à
la non-violence, cela ne peut pas faire de mal !



2Brahmâ considéré par les hindous comme créateur de l’univers. Pour
le Bouddha, il n’y a pas de créateur au sens théiste, l’esprit de
chacun est le créateur de ce que chacun vit :
« Tous les états mentaux ont l’esprit pour avant-coureur, pour chef ;
et ils sont créés par l’esprit. Si un homme parle ou agit avec un
mauvais esprit, la souffrance le suit d’aussi près que la roue suit le
sabot du boeuf tirant le char.

Tous les états mentaux ont l’esprit pour avant-coureur, pour chef
; et ils sont créés par l’esprit. Si un homme parle ou agit avec un
esprit purifié, le bonheur l’accompagne d’aussi près que son ombre
inséparable. » Deux premières stances d’une recension du Dhammapada.
Voir, par exemple, l’édition de Flammarion (avec notes). Le Dhammapada
est une compilation de stances simples et évocatrices du Bouddha. C’est
le classique des classiques, destinés à tous, pour le Hinayana.



3Le classique pour comprendre le Hinayana est L’Enseignement du
Bouddha d’après les textes les plus anciens de Walpola Rahula, Point
sagesse. A noter qu’il y eu jusqu’à dix-huit écoles du Hinayana et que
seue demeure actuellement l’écoledes anciens, le Théravada, présent
principalement en Asie du sud-est (Thaïlande, Birmanie, Sri Lanka) et
de manière plus « floue », en Inde. Véhicule individuel souligne que la
motivation est le salut personnel.



4Il y a trois types d’insatisfactions : 1) la souffrance, physique
et mentale, que chacun peut reconnaître facilement, 2) l’insatisfaction
du changement, où tout plaisir se révèle ne jamais satisfaire de façon
durable, et 3) l’insatisfaction fondamentale en regard de laquelle
toute forme d’attachement au devenir ou au non-devenir est
insatisfaisante. Il est donc à noter pour cette dernière que le désir
d’immortalité en fait partie tout autant que le désir
d’annéantissement, ce qui correspond bien à la voir du milieu
qu’indique le Bouddha, au-delà de l’éternalisme et du nihilisme.



5Ce qui distingue la méditation bouddhique de la méditation hindou,
du moins à l’époque du Bouddha, est l’union des deux facteurs.


6Chaque niveau d’absorption correspond à un niveau d’existence chez les
dieux (dévas) de sorte que cela constitue une cosmologie complexe, en
ajoutant par ordre décroissant les dieux guerriers (titans, asuras),
les humains, les animaux, les esprits affamés (prétas) et les êtres des
enfers. Ces classes d’être forment ce qu’on appelle les six « royaumes
» du cycle de l’existence (samsara). N’importe quel être de n’importe
quel niveau peut renaître à n’importe quel niveau, selon ses actes
(karma). Voir Cosmologie bouddhique. Origines et philosophie de Akira
Sadakata, Sully édition.



7Pour les termes originaux, j’utilise parfois la tranlitération
tantôt sanskrite tantôt pali. En langue Pali, ce serait panna. Le Pali
est la lngue dans laquelles sont conservées les recensions les plus
anciennes des paroles du Bouddha.



8On trouvera le détail dans cette somme datant du 4ème siècle de notre ère : Le chemin de la pureté, de Buddhagosa, chez Fayard.



9Véhicule universel, on l’aura compris, signifie que la motivation
comprend le salut de tous les êtres. Il est appelé aussi Paramitayana,
en référence à la pratique des six perfections (paramita) qui le
distingue, à savoir : générosité, éthique, patience, vigueur,
concentration et sagesse. Mais aussi Soutrayana parce qu’il se base sur
les Discours (soutras) du Bouddha. Les tantras sont aussi des
enseignements, mais ésotériques, ou révélés secrètement aux adeptes
qualifiés.



10Il existe de nombreuses versions de ce type d’enseignement
attribuée au Bouddha lui-même. Certaines sont traduites en français
dans La perfection de Sagesse, Point sagesse.. Le commentaire indien le
plus célèbre est celui de Nagarjuna, considéré comme un second Bouddha,
en ce qu’il a ranimé le Mahayana, en déclin à son époque environ 400
ans après le Parinirvana du Bouddha). Voir Stances du milieu par
excellence, traduit par Guy Bugeault, Gallimard, Connaissance de
l’Orient.



11Voir La Théorie du Tathagathagarbha et du Gotra, par David
Seyfort-Ruegg, BEFEO vol. LXX, Paris 1969 (difficile à trouver) . Le
traité est traduit sous le titre de Le message du futur Bouddha par
François Chenique, Dervy.



12Samdhinirmocana, tr. Lamotte, Université de Louvain, Recueil XXXIV, Louvain 1935



13L’esprit d’Eveil est défini comme : le souhait d’atteindre
l’Eveil pour le bien de tous les êtres. On remarque un facteur de
développement personnel (l’Eveil, Bodhi, qui est ici l’Eveil suprême et
complet – Anuttara-samyak-sambodhi- d’un Bouddha, le Nirvana du
Hinayana étant aussi appellé Bodhi) ou but pour soi, et un facteur
orienté vers autrui ou but pour autrui, consistant essentiellement en
la Grande Compassion qui prend sur soi les souffrances de tous les
êtres et la Responsabilité Universelle qui prend sur soi d’agir dans le
sens de l’éradication de cette masse de souffrance.



14La sagesse (prajna) qui réalise la vacuité



15Pour une excellente approche de « l’esprit du Tantra », psycho et
physiologique, voir L’espace du Tantra, de Lama Thubten Yeshe, Edition
Vajra Yogini.
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