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 Les six bardos, par Chépa Dorjé Rimpotché

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Djé
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Djé


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MessageSujet: Les six bardos, par Chépa Dorjé Rimpotché   Les six bardos, par Chépa Dorjé Rimpotché Icon_minitimeDim 31 Aoû - 20:55

Les six bardos




Conférence de Chépa Dorjé Rinpoché à Paris le 10 novembre 2002



La conférence de ce soir porte sur les six bardos ou états intermédiaires.



Qui est à l’origine de ces enseignements sur ce sujet ?



Le BouddhaBouddhaLe sens véritable du mot bouddha est le suivant :
c’est un état dans lequel il n’y a plus la moindre émotion
perturbatrice, mais un accroissement total de la sagesse primordiale et
de l’intelligence éveillée Sakyamouni et à sa suite, Guru RinpochéGuru
RinpochéLitt. "Le précieux maître", qui amena le bouddhisme au Tibet,
connu aussi sous le nom de Padmasambhava, Padmakara, etc. « le précieux
maître » et Yéshé Tsögyel, sa partenaire.



Cet enseignement est apparu quand Yeshé Tsögyel s’adressant au
Maître lui a demandé comment, au travers des six bardos, obtenir la
libération. Elle était à cette époque la fille du roi du Tibet Tsongsen
Gampo.



Qui était Guru RinpochéGuru RinpochéLitt. "Le précieux maître", qui
amena le bouddhisme au Tibet, connu aussi sous le nom de Padmasambhava,
Padmakara, etc. ou Padmasambhava ?



Guru Rinpoché ou Padmasambhava, signifie « né du lotus », il est
ainsi nommé car en tant qu’être non ordinaire, il n’est pas né d’une
matrice maternelle. Il est apparu sur un lotus.



Il est né dans le pays d’Orgyen qui, selon certains, correspondrait
à une partie du Pakistan, sous une forme humaine, c’est-à-dire
constitué des six agrégats. Mais à notre différence, ces agrégats
étaient des agrégats purs, tant au niveau du corps que de l’esprit.



Il est apparu sous l’aspect d’un garçon de huit ans au milieu d’un
lac couvert de lotus, il était assis sur l’un d’eux. Ces lotus étaient
d’une variété exceptionnelle qui n’apparaissait qu’à certaines époques.



Les dakinis, ainsi que différents êtres de la nature et en
particulier les oiseaux vinrent à lui et lui adressèrent de nombreuses
offrandes. À tous ces êtres venus honorer son apparition pure, il donna
des enseignements sur la voie spirituelle, sur le
DharmaDharmaL’enseignement du Bouddha, qui nous permet de pouvoir
maîtriser, de dompter l’ensemble de toutes nos émotions
perturbatrices..



A l’époque, un roi hors du commun dont on peut dire qu’il
n’existait pas d’être comparable à lui vivait dans le sud de l’Inde. Il
se désolait car il n’avait pas de fils pour le succéder. Il consulta
des oracles qui lui prédirent l’apparition non commune d’un fils. S’il
accumulait beaucoup de vertu, de karma positif, de potentiel au niveau
de son esprit pour s’orienter vers le bien, il réunirait les causes
nécessaires à l’apparition de ce fils, il y parvint et ce qui était
prédit advint : Padmasambhava, « né du lotus », devint son fils.



Quelle en était la cause ?



Le futur Padmasambhava, dans une renaissance antérieure, avait
observé que dans le nord de l’Inde « le soleil de la doctrine »,
c’est-à-dire l’enseignement du BouddhaBouddhaLe sens véritable du mot
bouddha est le suivant : c’est un état dans lequel il n’y a plus la
moindre émotion perturbatrice, mais un accroissement total de la
sagesse primordiale et de l’intelligence éveillée ne brillait pas. Il
fit alors le vœu d’apparaître un jour dans cette région afin de pouvoir
accomplir le bien des êtres.



Dans sa précédente existence, sa mère s’était rendu au Népal, dans
un lieu situé près de Katmandou où se trouve un des plus anciens stupas
du monde, forme de reliquaire, dont la partie supérieure n’était pas
achevée. Elle mourut avant que celle-ci ne fût achevée.



Après la mort de cette femme, son fils s’est réincarné sous
l’aspect de celui qui allait devenir Padmasambhava. Quand le stupa fut
achevé, cet homme fit le vœu de revenir plus tard dans notre monde et
en particulier, dans le nord de l’Inde afin de faire briller le soleil
de la doctrine. Il fit ce vœu devant le stupa, le prenant en quelque
sorte à témoin. Ce stupa est, de nos jours, encore visible.



Padmasambhava parcourut la voie spirituelle. Il avait alors pour
ami Tsongsen Gampo qui s’était associé à ce vœu. Lorsqu’il vit que le
moment était propice, que les conditions étaient réunies pour que ce
vœu soit exaucé, Tsongsen Gampo, devenu roi du Tibet, vit aussi que les
conditions étaient les plus auspicieuses pour que l’enseignement fût
diffusé au Tibet. C’est ainsi que Padmasambhava apparut.



Si le DharmaDharmaL’enseignement du Bouddha, qui nous permet de
pouvoir maîtriser, de dompter l’ensemble de toutes nos émotions
perturbatrices. a été enseigné au Tibet, nous pouvons dire que c’est
grâce à Padmasambhava.



Sur l’invitation de Tsongsen Gampo, qui fut son ami dans
l’existence antérieure et qui participa à la construction du stupa,
Padmasambhava se rendit au Tibet et établit le premier monastère
bouddhiste en un lieu dont le nom signifie « la pensée infinie ». C’est
là qu’il donna à Yéshé Tsögyel, la fille du roi et sa partenaire, les
enseignements sur les six bardos.



Yéshé Tsögyel fit une requête à Padmasambhava afin d ‘obtenir cet
enseignement car un de ses meilleurs amis, à la suite de conduites peu
recommandables avait pris renaissance dans les enfers. Comme elle
désirait comprendre et pouvoir un jour aider cet ami, ce fut l’occasion
pour le précieux maître de lui enseigner les six bardos. Il donna ces
enseignements vers le VIIe siècle avant notre ère ; ses enseignements
perdurent encore de nos jours.

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MessageSujet: Re: Les six bardos, par Chépa Dorjé Rimpotché   Les six bardos, par Chépa Dorjé Rimpotché Icon_minitimeDim 31 Aoû - 20:56

Quand une naissance ou un décès surviennent dans une famille au
Tibet, il est d’usage de réciter des prières et de formuler des vœux
sur la base de ce texte des six bardos. Padmasambhava a été et est
toujours pour les Tibétains un être d’infinie bonté car il a éclairé
des êtres qui ignoraient la loi de cause à effet, la loi de
l’interdépendance des phénomènes. Il avait réalisé l’intention
altruiste de tout mettre en œuvre pour accomplir le bien des êtres, ce
qu’on appelle le précieux esprit d’éveil. Cette intention altruiste
s’est concrétisée notamment dans l’enseignement sur les six bardos car
qui s’y engage en tire les plus grands bienfaits.



Qu’entend-on par bardo ?



Le mot tibétain est fait de 2 mots : « bar » qui veut dire état, et « do » qui veut dire résider dans un intervalle.



Il s’agit d’un état entre deux autres états, l’un s’étant achevé et
le suivant n’étant pas encore apparu, comme si nous résidions dans une
vallée entre deux montagnes. On définit successivement : le bardo de la
naissance (nous demeurons dans une vie donnée), le bardo du rêve, le
bardo de la concentration ou de l’absorption méditative, le bardo du
moment de la mort qui fit l’objet de la dernière conférence, le bardo
de ce que nous nommons la Dharmata en sanscrit, c’est-à-dire de la
nature même des phénomènes, et enfin le bardo du devenir. Les deux
derniers interviennent après la mort.



Le bardo de la naissance



En ce moment nous parcourons le bardo de la vie ou, selon les
racines tibétaines, celui de la naissance parce que nous sommes nés et
nous ne sommes ni en train de dormir, ni en absorption méditative, ni
en train d’expérimenter le processus de la mort.



L’accomplissement du bien des êtres ne peut s’effectuer que durant
ce bardo précisément, car nous jouissons de libertés grâce à
l‘existence humaine. Nous avons tous fait l’expérience du peu de
liberté que nous avons pendant le rêve, pendant ou au terme d’une
maladie quand nous devons mourir. Pour cette raison, nous devons
profiter de cette précieuse liberté, de cette précieuse occasion qui
nous est donnée pour nous entraîner dans cette vie au bardo de la
concentration, du Samadhi.



Pourquoi s’engager dans la réalisation de ce bardo ?



Nous avons une certaine liberté vis-à-vis de notre corps, mais
quand nous poussons l’examen, il n’en va pas de même pour l’esprit.
Nous devons donc en obtenir la maîtrise à travers la réalisation de ce
bardo. Cela nous sera bénéfique à plus d’un titre, par exemple, dans
nos rêves. Actuellement, nous ne sommes que les témoins de nos rêves,
sans liberté. Si nous réalisons le bardo du Samadhi, nous pourrons,
pendant le rêve, avoir le choix de nos activités.



Et quand pouvons-nous nous entraîner à la réalisation de ce bardo
où la concentration est unifiée en un point, sinon au cours de la
présente vie ?



Nous devons profiter de cette opportunité pour utiliser nos rêves,
tenter d’en acquérir la maîtrise. La plupart d’entre-nous ne l’ont pas,
mais par l’entraînement, nous pouvons obtenir la maîtrise des états
oniriques, comme l’avèrent les expériences de certaines personnes.



Pour s’entraîner à cette maîtrise, nous devons nous appuyer sur un
instructeur, un instructeur authentique, un lama qui est doté de
l’expérience de ce qu’il enseigne, qui n’en a pas seulement une pure
connaissance intellectuelle et qui donnera les instructions au
postulant. Étymologiquement, Samadhi signifie « parvenir à la stabilité
des pensées, à la concentration en un point ».



L’esprit se caractérise par l’apparition continuelle des pensées.
La concentration ne signifie pas que nous mettons un terme à cela mais
que nous en avons une maîtrise, que nous nous affranchissons de leur
occurrence et que nous ne sommes plus dépendants de ce qui apparaît.
Pour y parvenir, il faut encore une fois s’appuyer sur un instructeur
qualifié, qui a l’expérience de ce qu’il enseigne et ce, durant notre
précieuse existence présente. Nous devons considérer que le corps que
nous avons obtenu est comme une embarcation qui nous mènerait vers des
destinations heureuses et, grâce à lui, nous allons nous engager dans
cette pratique. Voilà ce que nous pouvons dire du bardo de la
naissance.



Le bardo du rêve



Quelle que soit la durée de notre sommeil, des rêves interviennent.



Certaines personnes ne se souviennent pas de leurs rêves, mais dans
l’absolu, nous ne pouvons pas dire qu’il y ait de sommeil sans rêve.
Même si nous avons une grande activité physique ou une grande activité
intellectuelle et que nous sommes épuisés par ces activités, il est
certain que nous rêvons. Ces rêves, nourris par les expériences de
cette vie-ci mais aussi par celles des vies antérieures, déposent dans
notre continuum mental des potentialités, y laissent des empreintes. La
preuve en est que nos activités diurnes dont nous sommes préoccupés
imprègnent nos rêves.



Il peut se produire aussi des expériences de rêve qui n’aient rien
à voir avec une quelconque de nos activités habituelles, de nos lieux,
de nos paroles habituelles. Nous devons y voir l’effet d’empreintes et
de tendances anciennement déposées dans le continuum mental qui se
manifestent à l’état onirique. Le fait que nous n’ayons pas toujours la
mémoire de nos rêves peut être dû à des troubles de la circulation, des
vents subtils qui parcourent notre corps et qui perturbent le souvenir
des rêves. Certaines maladies du foie ou simplement certains repas trop
copieux peuvent également empêcher ce souvenir. Le foie, en
particulier, intervient sur la circulation des vents subtils à
l’intérieur du corps. Par exemple, une personne qui ne s’endormirait
pas entre 23 heures et 2 heures du matin alors même que le foie a une
assez grande activité n’aura pas le souvenir de ses rêves car elle
n’aura pas eu le repos du corps au moment nécessaire.

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MessageSujet: Re: Les six bardos, par Chépa Dorjé Rimpotché   Les six bardos, par Chépa Dorjé Rimpotché Icon_minitimeDim 31 Aoû - 20:56

Généralement au petit matin, nous nous souvenons plus ou moins
clairement de nos rêves ou au moins, au minimum, que nous avons rêvé.
Il existe dans la voie spirituelle des instructions qui, correctement
appliquées, permettent de favoriser, développer le souvenir de nos
rêves.



À certaines occasions, il se peut aussi que nous rêvions longtemps
et beaucoup. Nous pouvons nous demander alors pourquoi nous rêvons
tant, en particulier quand les personnes se fondent sur les
instructions données par le maître qui permettent d’avoir une plus
grande clarté des rêves. À un certain moment apparaît une profusion des
rêves. Ceci est normal dans le processus, mais le fait d’avoir une
conscience parfaitement claire de nos rêves est quelque chose qui
n’arrive pas fréquemment.



Que se passe-t-il dans le rêve ?



C’est comme si nous laissions notre corps de l’état de veille de
côté pour assumer en quelque sorte un nouveau corps, celui de l’état de
rêve.



Car bien évidemment nous n’emmenons pas notre corps dans le rêve.
Dans les pratiques bouddhistes, plus particulièrement dans le véhicule
du mantra secret, véhicule plus profond, plus ésotérique, il existe des
méditations, difficiles à mener, de déités titulaires, au cours
desquelles nous nous concevons sous un aspect pur et qui peuvent être
mises à profit au cours même du rêve.



On pourrait prendre l’exemple d’un tibétain qui viendrait en France ou ailleurs, et qui tout naturellement rêverait du Tibet.



Un de mes instructeurs au Tibet donnait l’exemple suivant :



(Au Tibet, souvent, les petits assistent les parents dans les
tâches domestiques ou autres comme emmener les yaks au pâturage, etc.)
Alors qu’un petit ramenait le troupeau à la ferme, sa mère lui demanda
en le grondant où était passé son chapeau, (comme il fait très froid au
Tibet, tous portent un chapeau).



Ce petit s’adressa à son professeur qui lui promit de retrouver son
chapeau. Le professeur utilisa la maîtrise qu’il avait du rêve pour se
rendre avec le corps du rêve, à travers la région à la recherche du
chapeau. Il trouva le chapeau. Ne pouvant l’emporter avec le corps du
rêve, il alla au petit matin le chercher avec son corps physique, le
rendit à l’enfant et tout rentra dans l’ordre.


Ainsi, nous avons parfois intérêt pour arriver à nos fins, à avoir une maîtrise de nos rêves… !



On raconte ainsi que les pratiquants avancés peuvent utiliser leur
maîtrise des rêves pour se débarrasser de leurs corps grossiers et pour
se rendre dans certains lieux purs, certains paradis liés à des
Bouddhas. Par exemple le BouddhaBouddhaLe sens véritable du mot bouddha
est le suivant : c’est un état dans lequel il n’y a plus la moindre
émotion perturbatrice, mais un accroissement total de la sagesse
primordiale et de l’intelligence éveillée Amitabha, le BouddhaBouddhaLe
sens véritable du mot bouddha est le suivant : c’est un état dans
lequel il n’y a plus la moindre émotion perturbatrice, mais un
accroissement total de la sagesse primordiale et de l’intelligence
éveillée de Lumière Infinie, enseigne dans le monde de Grande Félicité
le DharmaDharmaL’enseignement du Bouddha, qui nous permet de pouvoir
maîtriser, de dompter l’ensemble de toutes nos émotions perturbatrices.
aux auditeurs qui s’y trouvent.



Certains pratiquants utilisent leurs corps de rêve pour se rendre
dans ces lieux et recevoir ces enseignements qu’au petit matin, ils
mettent par écrit. Comme il existe en Occident beaucoup de traductions
de la vie du yogi et saint Milarépa, on trouvera maints exemples de
telles expériences en lisant sa biographie, les « Cent Mille Chants »,
dont l’auteur est le BouddhaBouddhaLe sens véritable du mot bouddha est
le suivant : c’est un état dans lequel il n’y a plus la moindre émotion
perturbatrice, mais un accroissement total de la sagesse primordiale et
de l’intelligence éveillée Vairocana. Plus qu’une simple biographie
d’ailleurs, c’est l’histoire de sa complète libération.



Dans les traductions occidentales, c’est Retchungpa, « celui qui
est vêtu d’une petite robe de coton » qu’on lit comme nom d’auteur, car
celui-ci, lui-même yogi ayant, grâce aux instructions de son maître,
obtenu la maîtrise des rêves, se rendait dans les mondes purs des
Bouddhas pendant ses rêves. Il se rendit une fois dans le paradis pur
de Vairocana où il entendit le récit édifiant de la vie de Tilopa et
Naropa, les deux premiers maîtres à l’origine de cette lignée (la
lignée Tilopa-Naropa-Marpa-Milarépa-Retchungpa). Alors qu’il allait
quitter ce bardo du rêve où il se trouvait, une dakini l’engagea à
rester encore un peu. Il fit la requête au BouddhaBouddhaLe sens
véritable du mot bouddha est le suivant : c’est un état dans lequel il
n’y a plus la moindre émotion perturbatrice, mais un accroissement
total de la sagesse primordiale et de l’intelligence éveillée Vairocana
de lui apprendre la vie de son maître, Milarépa, ce qu’il obtint. Empli
d’une grande joie, au petit matin, il coucha sur le papier ce qu’il
avait entendu de Vairocana, c’est-à-dire la vie complète, exhaustive,
sans aucune erreur de son maître Milarépa. C’est ainsi qu’elle est
parvenue jusqu’à nous.



Pour arriver à une telle maîtrise des rêves, il faut non pas
s’entraîner par soi-même mais s’appuyer sur les instructions d’un
maître qualifié, un maître qui en a fait lui-même l’expérience.



Le bardo de la concentration



Cet état (en sanscrit « Samadhi » : unifier l’esprit en un point) est celui où l’on a la capacité d’unifier l’esprit.



Sur ce plan-là, nous avons autant à apprendre que le petit enfant à
l’école ! Alors même que nous étions enfants, nous avions certaines
occupations utiles, mais d’autres oiseuses, futiles et nous n’avons pas
profité des occasions, des tranches de vie que nous avions à notre
disposition pour nous entraîner à cette maîtrise de l’esprit. Ainsi
vis-à-vis de cet apprentissage crucial, nous sommes comme l’enfant qui
commence à apprendre à lire.



Pourquoi s’engager dans cet apprentissage ?



Cette maîtrise de l’esprit, une fois obtenue, se traduit par une maniabilité, une aisance du corps et de l’esprit.



Il suffit d’observer notre esprit pour voir qu’il est empêtré dans
les pensées discursives, les diverses conceptualisations et
abstractions, et comme épuisé par tant d’agitation intérieure. Lorsque
nous relâchons tout cela, corrélativement apparaît un certain bonheur,
une certaine détente physique et mentale à la fois.



Voilà pourquoi il convient de nous engager dans une telle pratique
puisqu’elle nous apporte détente et bonheur et que c’est ce que nous
recherchons. À ce moment, il faut un instructeur qualifié pour
s’engager dans un tel apprentissage. Notre corps fait partie de
l’attirail, du fardeau que nous transportons en permanence et pour
apprendre à le déposer, il faut du temps, cela ne se fait pas
instantanément.



Il est temps, enfin, de se reposer de ce vecteur de chair et de
sang qu’est le corps et qui sert de base à l’esprit, mais qui nous
cause tant de difficultés.



Comment faire pour reposer ce corps ?



- Choisir un siège ni trop haut ni trop bas, car dans les deux cas
nous ne serions pas bien, mais d’une hauteur favorable au repos du
corps.



- Placer le corps dans une certaine position pour arriver à cette
détente : cela consiste à avoir la pleine conscience de la position de
notre corps, la colonne vertébrale relativement droite, les épaules
détendues, les mains reposées sur les jambes…



C’est par une attention à la position du corps que nous concourrons
significativement à la détente de celui-ci. Ce point est donc important
(en effet, on ne parvient pas à une détente du corps sur un tapis ou un
siège non confortable). Il faudra ensuite dépasser cette simple
attention portée à la position physique et détendre l’esprit. Dans un
premier temps, il est nécessaire de passer par ce stade préliminaire du
minimum de détente du corps et de l’esprit avant d’avoir accès aux
instructions suivantes du maître. De fait, si nous nous appliquons à
cet entraînement du débutant, il viendra un moment où nous
rechercherons un entraînement plus grand.



Avec un corps détendu, nous allons ressentir un certain bonheur,
une certaine aise. Mais en examinant si cela peut durer, nous nous
apercevrons vite que ce n’est pas le cas car si nous restons longtemps
assis, cela devient inconfortable, cet état de détente n’est donc pas
durable. Comme l’espoir que cet état puisse durer est déçu, malgré la
bonne position et la détente du corps, nous aspirerons à chercher des
moyens plus avancés pour que cette aise physique se perpétue et ce,
grâce aux instructions d’un maître qualifié.



Pourquoi, alors, ne nous donne-t-on pas ces instructions ?



Parce que ce n’est pas le moment approprié. Tels des gens rassasiés
par un repas copieux, nous ne sommes pas prêts à recevoir le plat des
instructions consacrées à la méditation. Nous devons ressentir vraiment
le besoin de telles instructions au point d’être sûr de nous engager
dans la pratique, car sinon, nous ne parviendrions pas à une véritable
mise en application des instructions que nous recevrions.



Le BouddhaBouddhaLe sens véritable du mot bouddha est le suivant :
c’est un état dans lequel il n’y a plus la moindre émotion
perturbatrice, mais un accroissement total de la sagesse primordiale et
de l’intelligence éveillée a enseigné que le maître ne devait donner
les instructions qu’en temps opportun, lorsque le disciple est venu à
maturité et est devenu le réceptacle approprié pour cela, en sorte que,
fondée sur sa foi en ces instructions et en celui qui les a données,
leur mise en application sera vraiment effective et bénéfique. Dans le
cas contraire, les instructeurs commettraient une faute.



Le bardo de la mort



Il commence quand le dérèglement de l’organisme, le processus de la
mort est engagé, et se termine lors du dernier instant de conscience de
l’individu en cette vie-ci.



Ce bardo est aussi celui de la souffrance. En effet, pouvons-nous
parler de bonheur lors d’un tel processus, en particulier lorsque
celui-ci est causé par une maladie ? Ce processus est produit par un
dérèglement intérieur ou une maladie chronique qui atténue
progressivement l’énergie vitale et fait qu’irrémédiablement viendra le
moment où le processus de la mort est engagé. Nous avons tous un espoir
de bonheur, même si nous allons plutôt bien mais cet espoir de bonheur
sera déçu puisque viendra la mort. Les accidents aussi, causés par des
circonstances défavorables, peuvent entraîner la mort.



Si d’ailleurs, de manière répétée, nous rêvons d’un accident ou que
nous sommes sans vêtement alors même que nous aimerions en porter, et
ainsi de suite, ces signes peuvent être l’indication d’une mort
imminente. Il ne suffit pas d’un rêve ponctuel ou d’une série de rêves.
Mais si ces rêves durent un certain temps, plusieurs mois, la
répétition de ces signes, ainsi que d’autres (le fait de se diriger
vers le soleil, d’être avec des personnes qui elles-mêmes décèdent),
tous ces rêves sont annonciateurs d’une mort et ce, uniquement encore
une fois, s’ils sont très fréquents, permanents, et toujours de la même
teneur.



Dans la tradition bouddhiste, une mort prématurée constitue un
obstacle pour qui s’engage dans la voie. Le BouddhaBouddhaLe sens
véritable du mot bouddha est le suivant : c’est un état dans lequel il
n’y a plus la moindre émotion perturbatrice, mais un accroissement
total de la sagesse primordiale et de l’intelligence éveillée a
enseigné un certain nombre de rituels, de méthodes qui permettent
d’écarter ces présages funestes : par exemple, racheter et libérer des
êtres vivants destinés à l’abattoir, remettre des poissons dans l’eau,
s’engager dans des activités bienfaisantes, dans la générosité à
l’égard des pauvres, adresser des offrandes aux objets de foi que sont
les trois joyauxTrois JoyauxBouddha, Dharma et Sangha.. Toutes ces
pratiques sont génératrices de karma positif apte à dissiper ces
mauvais présages. Quel serait alors le signe que ces activités auraient
fonctionné ? Cela serait qu’au cours du rêve, on nous offre des fleurs,
des vêtements neufs, que nous écoutions des enseignements de la voie
spirituelle, que nous rencontrions des maîtres…



Faute de temps, nous allons passer au bardo suivant, mais ce sujet
est quasi inépuisable et nous devons nous contenter ici d’un exposé des
points les plus importants.





Le bardo de la dharmata



Celui où est expérimentée la nature même des phénomènes.



Il a lieu après le bardo de la mort et avant le bardo du devenir.



Notre corps procède de 2 cellules, les cellules père et mère, dont proviennent des tiglés (principe, goutte quintessencielle) :



- Le tiglé père, blanc, se situe au sommet de notre crâne, et est assimilable à la lune,



- Le tiglé mère, rouge, se situe au niveau de notre nombril et est assimilable au soleil.



Quand la force des quatre éléments qui constitue notre corps se
dégrade (les quatre éléments sont la terre, l’eau, le feu et l’air,
respectivement symboles de solidité, fluidité, chaleur et respiration),
le souffle s’atténue.



Au moment de la mort, le tiglé père descend le long du canal
central de notre corps vers le cœur et ce processus s’accompagne d’une
vision intérieure blanche. Puis le tiglé mère remonte le long de ce
même canal vers le cœur avec une vision intérieure rouge. Quand les
deux tiglés se réunissent, les éléments ne soutiennent plus notre
conscience. Il y a alors une apparence noire et une grande peur
survient du fait de l’absence de support pour notre esprit. Nous avons,
à ce moment-là, la même impression que si nous tombions d’un avion dans
le vide, l’esprit n’est alors plus conscient des évènements. Nous avons
la vision des 42 déités paisibles et des 58 déités courroucées. Comme
les apparences qui surgissent sont la nature même de notre esprit, si
nous les reconnaissons comme telles, nous nous libérons du samsara, de
la souffrance, sinon, nous allons vers une nouvelle renaissance après
le bardo du devenir. Si l’être ne comprend pas que l’existence
précédente est finie, il se trouve désemparé.



Le bardo du devenir



Ce bardo dure entre une semaine et 49 jours. Si nous comprenons la situation, aucune frayeur ne peut s’élever dans notre esprit.



Comme nous devons libérer la salle, le temps étant passé, nous allons devoir nous arrêter là.



NB : Il est possible, du fait du passage de la traduction orale à
la transcription écrite, que l’enseignement ne soit pas tout à fait
complet ou exactement conforme à l’original tibétain.



Source : http://dzogchenparis.free.fr/spip.php?article82
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