Sangha-Mane
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Sangha virtuel
 
AccueilAccueil  GalerieGalerie  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -28%
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G ...
Voir le deal
389 €

 

 Réincarnation, remanifestation, par Thich Nhat Hanh

Aller en bas 
AuteurMessage
Djé
Gardien du forum
Gardien du forum
Djé


Nombre de messages : 218
Age : 41
Date d'inscription : 30/08/2008

Réincarnation, remanifestation, par Thich Nhat Hanh Empty
MessageSujet: Réincarnation, remanifestation, par Thich Nhat Hanh   Réincarnation, remanifestation, par Thich Nhat Hanh Icon_minitimeLun 1 Sep - 14:52

Réincarnation, renaissance, résurection, remanifestation

par Thich Nhat Hanh

Village des Pruniers Décembre 1994




1- Je voudrais savoir combien parmi vous ont vu le film intitulé
"Little Buddha" ? Une enquête a permis d'établir que 25 % des Européens
et 23 % des Américains croient en la réincarnation. Il y a donc
beaucoup de gens qui sont prêts à croire ou qui sont favorables à
l'idée de réincarnation.

La notion de réincarnation est populaire pour plusieurs raisons :



D'abord il semble que certains individus qui nuisent aux autres par
leur comportement ne souffrent pas du tout ; c'est une forme
d'injustice, il faudrait donc qu'il y ait une vie future pour que ces
gens puissent en quelque sorte payer en échange du mal qu'ils ont
commis.



Une autre raison, c'est que la durée de la vie terrestre est trop
courte pour à elle seule décider de l'éternité. Nous vivons 50, 60, 70
ans seulement et nous voudrions avoir d'autres possibilités pour
réussir à être en harmonie avec Dieu, pour prouver que nous sommes
capables de vivre mieux.



La troisième raison c'est la peur du néant. Si ce corps
disparaissait, recommencer dans un autre corps plus sain, ce serait
comme de changer de vêtement. Il faut donc qu'il y ait d'autres vies
pour continuer et ainsi la notion de réincarnation est très
réconfortante et elle prend racine en Occident.



Enfin, nous voulons tous savoir ce qui va arriver après notre mort
et nous nous révoltons tous contre l'idée que nous devons mourir. C'est
pourquoi l'idée de réincarnation est très importante pour nous.
Devons-nous continuer ou pas après la mort ? Et où ? et quand ?



A cause du film de Bertolucci les gens pensent de plus en plus à la réincarnation.



2- Une chose amusante est qu'en Asie on n'aime pas tellement l'idée
de réincarnation parce qu'on voudrait plutôt que la roue de l'existence
cesse et avec elle le cycle des souffrances. Mais en Occident, il
semble que l'on aime cette idée. Il y a donc une différence de
mentalité entre l'Occident et l'Orient. C'est un fait que l'idée de
réincarnation, avec la notion de continuation qu'elle implique, est
actuellement très populaire.



La notion de résurrection est proche de celle de réincarnation.
Qu'est-ce qui doit être ressuscité sinon le corps ? Donc nous pouvons
utiliser la notion de réincarnation. Lorsque le corps est restauré,
l'âme entrera à nouveau dans le corps. D'après les enseignements du
Jugement Dernier chacun doit retrouver son corps ressuscité et c'est
bien une réincarnation. Il est difficile de dire qu'il n'y a pas de
réincarnation dans le christianisme.



Nous savons que les humains ne peuvent pas être heureux s'ils ne
croient pas en quelque chose. La foi est importante, mais la foi c'est
quelque chose de vivant, c'est comme l'amour, la haine, le désespoir,
c'est une formation mentale. C'est une chose vivante et tout ce qui est
vivant change. Votre foi c'est quelque chose de vivant qui doit changer
au cours du temps, qui doit grandir comme un arbre. La foi qui était la
vôtre quand vous aviez dix ans n'est plus là. Que vous soyez chrétien,
musulman, marxiste, bouddhiste ; la foi est quelque chose qui doit
changer tout le temps : il faut accepter ce fait.



L'avantage de l'étude et de la pratique du bouddhisme, c'est qu'on
nous rappelle constamment que tout change y compris notre foi, la foi
est une chose vivante.



3- Alors que vous continuez à vivre, votre foi grandit. C'est la
même chose dans toutes les traditions spirituelles et nous ne devons
pas craindre l'arrivée d'un changement dans notre façon de croire. En
fait, lorsque les choses arrêtent de se développer, la vie devient
impossible. D'une part, nous savons que sans foi nous ne pouvons pas
vivre, nous ne pouvons pas être heureux. D'autre part, nous savons que
la foi est quelque chose qui change. Il y a donc le risque de perdre
votre foi et dans ce cas vous devenez une sorte de fantôme affamé.



C'est pourquoi notre attitude vis-à-vis de la foi est très
importante. Nous devons prendre soin de notre croyance, de notre foi,
d'une façon très sage, de sorte que notre foi se développe dans la
direction qui nous apportera plus de paix et de joie.



Il y a plusieurs années vous aviez une idée à propos du Bouddha,
cette idée était en rapport avec votre foi dans le bouddhisme.
Maintenant après plusieurs années de pratique vos notions à propos du
Bouddha ont beaucoup changé et bien sûr votre foi a aussi changé. Donc
votre foi dépend de vos notions, de votre perception, de vos études, de
votre pratique. Nous devons abandonner nos perceptions, nos notions, de
façon à avoir une perception meilleure, une foi meilleure. Nous ne
pouvons pas nous associer une seule notion à un objet unique de notre
foi.
Revenir en haut Aller en bas
https://sangha-mane.forumactif.org
Djé
Gardien du forum
Gardien du forum
Djé


Nombre de messages : 218
Age : 41
Date d'inscription : 30/08/2008

Réincarnation, remanifestation, par Thich Nhat Hanh Empty
MessageSujet: Re: Réincarnation, remanifestation, par Thich Nhat Hanh   Réincarnation, remanifestation, par Thich Nhat Hanh Icon_minitimeLun 1 Sep - 14:52

D'abord il se peut que nous croyions que la réincarnation
correspond à l'idée que l'âme entre dans le corps. Nous pouvons dire
que l'âme est permanente et le corps impermanent. Lorsque nous nous
débarrassons d'un corps nous pouvons entrer à nouveau dans un autre
corps. L'immortalité de l'âme et l'impermanence du corps, c'est
peut-être une première notion de réincarnation.



4- Il se peut que nous commencions comme cela et que nous nous
appelions bouddhistes, c'est accepté pour un débutant. Mais si vous
continuez à être un bouddhiste vous devez pratiquer plus et l'idée de
l'immortalité de l'âme doit faire place à une autre idée plus proche de
la réalité.



Si vous étudiez les soutras, si vous pratiquez l'observation de
votre esprit ; vous verrez qu'il n'y a rien de permanent dans
l'ensemble des cinq agrégats (skandas) : le corps, les sensations, les
perceptions, les formations mentales et la conscience. Tout change
constamment. Il n'y a pas une seule chose qui reste identique pendant
deux moments consécutifs. Vous voyez que non seulement le corps, mais
aussi l'âme est impermanente, parce que l'âme est faite d'éléments tels
que les sensations, les perceptions, les formations mentales et la
conscience. En dehors de ces éléments il n'y a rien que vous puissiez
appeler une âme. L'idée d'immortalité de l'âme doit être remplacée et
votre compréhension de la réincarnation sera plus proche de la réalité.



On appelle bouddhisme populaire le bouddhisme des masses. Mais si
vous continuez, vous entrez dans un autre bouddhisme : le bouddhisme
profond ; et c'est un domaine que nous explorons. A cause de cette
exploration nous sommes plus proches de la réalité de nous-même et du
Dharma. L'idée de réincarnation est encore là mais notre compréhension
est différente.



Ré-in-carnation : "carn", c'est la chair. L'idée consiste en ce
qu'il y ait une âme, un corps et l'âme pénètre dans le corps. Dans le
bouddhisme on n'utilise pas le mot réincarnation mais le mot
renaissance, parce que la notion de réincarnation implique l'existence
d'une âme immortelle qui entre et sort du corps et entre à nouveau dans
un autre corps. Il n'existe rien de tel que cette âme immortelle qui
sort d'un corps pour entrer dans un autre. L'utilisation du mot
renaissance est perçue comme quelque chose d'inadéquat parce que le mot
naissance représente quelque chose qui n'existe pas vraiment si nous
sommes capables de toucher la réalité de la non-naissance et de la
non-mort.



Etre né veut dire qu'à partir de rien on devient quelque chose et
que de quelque chose on devient rien lorsque l'on meurt. J'existe
pendant tant d'années et tout d'un coup je cesse d'exister. C'est la
notion habituelle de mort et de naissance. Observant ce qui nous
entoure nous voyons que rien ne fonctionne ainsi.



Il y a une fleur et nous pensions que c'est quelque chose qui vient
de rien. Mais avant sa naissance la fleur existe sous une autre forme.
Dans le bouddhisme nous pouvons transcender la notion de naissance et
de mort et nous utilisons le mot de re-manifestation. La naissance de
la fleur c'est un jour de re-manifestation. La fleur était donc déjà là
sous une certaine forme mais nous n'étions pas capable de la
reconnaître. Vishnapti veut dire se manifester de façon à ce que les
gens reconnaissent et perçoivent. L'idée de manifestation implique
l'idée d'une manifestation antérieure. Cette chose est toujours là. Si
les conditions sont suffisantes cette chose peut à nouveau se
manifester. Et, lorsque nous voyons les choses se manifester, nous
disons qu'elles sont nées mais en fait elles ne sont pas nées, elles se
manifestent. Parce qu'être né c'est à partir de rien. Donc il y a eu
quelque chose avant qu'il y ait manifestation.



6- Les notions de naissance, d'existence, de venir, de paraître
sont des notions que nous appliquons à une chose après qu'elle se soit
manifestée. Avant la manifestation de cette fleur nous ne la voyons
pas. Nous disons : la fleur n'est pas encore née. Lorsqu'elle se
manifeste nous disons : la fleur est née, elle est arrivée. Etre né,
être arrivé, c'est s'être manifesté et lorsque la fleur à cause d'un
manque de conditions nécessaires arrête de se manifester nous disons
qu'elle n'est plus. Donc toutes nos notions comme la naissance, la
mort, l'être, le non-être, venir, partir, toutes ces notions doivent
être transcendées. La réalité est en dehors de ces notions. Lorsque
nous étudions le bouddhisme et pratiquons le regard profond nous nous
libérons de toutes ces idées. Nous avons toujours une croyance et elle
est de plus en plus solide et personne ne peut nous l'enlever, parce
que notre croyance n'est pas faite de notions mais de la réalité.



Au début on peut croire à la réincarnation et grâce à cette
croyance vous avez l'impression d'être sur un chemin, mais lorsque vous
commencez à pratiquer votre idée sur la réincarnation change. Au début
vous avez l'idée de cette âme immortelle qui entre dans un corps et qui
en sort pour entrer dans un autre. Mais, comme vous observez
profondément à l'intérieur et à l'extérieur vous comprenez que cette
notion est un peu naïve. Donc vous transcendez cette notion et ainsi
votre foi se développe. Comme la croissance de votre foi est basée sur
l'observation véritable, vous avez toujours votre croyance et elle
continue à vous apporter de la joie, vous savez que même si votre
croyance change demain, vous n'aurez pas peur parce que vous approchez
de plus en plus la réalité. Il n'y a aucun risque de ne plus avoir de
croyance parce que vous avez décidé d'être un avec la réalité.



7- Si vous décidez de vous attacher à un concept vous risquez de
douter et alors, vous allez plonger dans la nuit de la non croyance et
c'est un moment très difficile dans une vie.



Au début de votre pratique du bouddhisme vous avez une notion du
Bouddha, du Dharma et de la Sangha. Vous exprimez votre désir de
prendre refuge dans le Bouddha, le Dharma et la Sangha. Votre croyance
dans le Bouddha, le Dharma et la Sangha est basée sur votre
compréhension des trois joyaux à ce moment. Mais alors que vous
pratiquez, vos notions de Bouddha, de Dharma et de Sangha ont changé et
c'est une bonne chose. Parce que si dix années passent sans que votre
croyance évolue vous risquez de vous réveiller et de ne plus croire en
ce que vous croyiez. Il semble que cette notion n'est plus valable et
vous êtes plongé dans l'obscurité de la non croyance. Nous ne devons
pas accepter une chose comme la vérité et la garder comme une notion en
nous. Nous devons observer cette chose chaque jour nous devons toucher
la réalité de notre vie spirituelle chaque jour et c'est une façon très
sûre de nous occuper de notre croyance.



Au Village des Pruniers vous avez appris que le Bouddha est une
personne éveillée qui a beaucoup de compréhension et de compassion.
Vous apprenez que vous aussi vous avez l'éveil et que vous pouvez
cultiver la compréhension et la compassion. On vous donne des
instructions pour y arriver. On vous explique qu'il y a une semence de
pleine conscience en vous. Si vous voulez arroser cette semence chaque
jour, si vous pratiquez le toucher de cette semence chaque jour, cette
semence va se développer et vous procurer l'énergie de la compassion,
de la compréhension, de l'amour, de la joie.



8- En pratiquant vous remarquez que l'enseignement est vrai parce
que votre compréhension, votre tolérance et votre compassion se
développent chaque jour. A cause de cela (l'expérience directe de la
pratique) vous croyez dans la pratique de la pleine conscience et
personne ne peut retirer cette croyance de vous. On vous dit que
l'essence de Bouddha c'est I énergie de la pleine conscience en lui ou
en elle. On vous dit que vous avez cette semence de Pleine conscience
et que vous avez la capacité d'un Bodhisattva. Et comme l'énergie de la
Pleine conscience c'est l'essence d'un Bouddha ou d'un Bodhisattva,
vous savez que le Bouddha et le Bodhisattva sont là. Parce que chaque
fois que vous êtes soutenu, que vous êtes motivé, que vous êtes éveillé
par l'énergie de la pleine conscience vous vous sentez bien, joyeux,
vivant vous sentez la force en vous et donc l'énergie de la pleine
conscience est l'objet de votre croyance. Si vous croyez en la pleine
conscience en vous-même ; votre croyance dans le Bouddha sera identique
à cela. Donc vous n'avez pas besoin d'aller en Inde pour rencontrer le
Bouddha. Vous n'avez pas besoin de retourner 2600 ans en arrière pour
rencontrer le Bouddha. Vous savez que vous pouvez rencontrer le Bouddha
dans l'ici et le maintenant chaque fois et où vous -le voulez.

L'autre jour, j'ai dit que si j'entends que le Bouddha est
maintenant dans l'état de Bihar en Inde au pied de la montagne
Gridakuta, que si l'on veut le rencontrer et pratiquer la méditation
marchée il faut acheter un ticket d'avion. Je ne suis pas tenté de
faire cela parce que je sais que je peux être avec le Bouddha. Je peux
le faire tout de suite, je n'ai pas besoin d'aller où que ce soit pour
le faire. Et nous tous pouvons le faire parce que le Bouddha n'est pas
une image pour nous ce n'est pas plus une notion.



9- C'est quelque chose de plus substantiel que l'on peut toucher à
chaque moment et si vous avez ce genre de foi vous êtes réconforté,
personne ne peut vous enlever cela et au moment de mourir vous serez
fort parce que vous savez qu'il n'y a ni mort ni naissance mais
seulement des manifestations et des cessations de manifestation.



Au mois d'avril on ne peut voir aucun tournesol autour du Village
des Pruniers et on pourrait dire qu'ils ne sont pas là. Pourtant les
graines de tournesol ont déjà été plantées, les fermiers ont tout
préparé et ils sont conscients de cela. Lorsqu'ils regardent les
collines et les champs vides ils peuvent déjà voir les champs couverts
de fleurs. Il se peut que nous ayons l'impression que les tournesols
n'existent pas à ce moment là, mais cette notion ne correspond pas à la
réalité. Les tournesols sont là mais il manque quelques conditions
comme la chaleur des mois de juillet et d'août. C'est la raison pour
laquelle nous ne voyons pas de tournesol.



Alors qu'il marchait seul, Saint François d'Assise s'est approché
d'un amandier, il a regardé profondément cet arbre et lui a demandé :
"Parle-moi de Dieu". Et tout d'un coup l'amandier s'est couvert de
fleurs. Lorsque j'ai lu cette histoire, j'ai eu l'impression de lire
une histoire zen, parce que les histoires zen ressemblent à cette
histoire.



Si au mois d'Avril, en marchant, vous passez près d'un champs de
tournesols, demandez aux collines de vous montrer le Royaume des Cieux,
la Terre Pure. Il se peut que le champ se couvre tout d'un coup de
tournesols.

En fait les fermiers qui ont planté les semences savent qu'elles
sont là et ils sont capables de voir les fleurs. Il suffit d'être ici
en juillet pour voir tout le champ couvert de tournesols.



10- Dans le bouddhisme nous parlons en termes de dimension
historique et de dimension ultime. Dans la première nous voyons
plusieurs signes comme la naissance, la mort, l'être, le non-être,
l'aller, le venir.



Dans la dimension historique vous pouvez penser que le Bouddha
vivait il y a 2600 ans et qu'il vous faudra peut être attendre de très
nombreuses années avant qu'un autre Bouddha apparaisse. Il se peut que
vous planifiiez votre vie d'après cette opinion, mais si vous
choisissez la dimension ultime vous verrez que vous pouvez tenir la
main du Bouddha pour partir en méditation marchée immédiatement.



Les deux dimensions sont une. Vous ne pouvez pas imaginer la
dimension ultime distincte de la dimension historique. C'est comme les
vagues et l'eau. Les vagues vues à la surface de l'océan représentent
la dimension historique mais la substance qui crée la vague, c'est
l'eau et bien que les vagues semblent avoir un début, une fin, un haut
et un bas, l'eau dans les vagues ne peut pas être décrite par ces
caractéristiques.



La dimension ultime ne dépend pas des signes, des notions
d'existence, de non-existence, de l'aller et du venir. Nous savons que
l'eau et les vagues sont unes et nous ne pouvons pas séparer l'une de
l'autre. La dimension historique est une avec la dimension ultime. Si
vous savez toucher les vagues profondément, vous pouvez toucher l'eau.
Si vous savez toucher profondément le monde de la naissance et de la
mort, de l'aller et du venir, vous pouvez toucher le monde de la
non-naissance et de la non- mort, du non-aller et venir. C'est cela,
notre pratique de chaque jour.



11- II faut vivre votre vie de telle façon que vous puissiez
toucher la dimension ultime plusieurs fois par jour, sinon tout le
temps.



Supposez que vous regardiez ce pot de fleurs. Si vous êtes en
Pleine conscience, et il y a des façons d'être en Pleine conscience
comme par exemple respirer, s'incliner profondément devant la fleur.
Tout d'un coup la fleur se révèle à vous : la fleur est une
manifestation et nous même sommes une manifestation. Les fleurs
représentent tout le cosmos, l'infini, dans le temps et dans l'espace
et nous aussi.



Si vous continuez à être là, à observer alors vous pouvez toucher
la dimension ultime de la fleur et vous touchez votre propre dimension
ultime. A ce moment vous pouvez vous établir dans la dimension ultime,
libéré des notions de naissance et de mort, d'aller et de venir, d'être
et de non être.

Vous ne voyez pas seulement la présence de la fleur comme une
chose merveilleuse mais aussi la manifestation de vous-même comme une
chose merveilleuse. Selon votre regard profond vous toucherez plus ou
moins profondément la dimension ultime de la fleur et de vous-même. Le
Bouddha nous offre le genre de pratique qui peut nous aider à toucher
la dimension ultime.

L'autre jour je parlais de la pratique de toucher la terre. Chaque
soir avant ou après la méditation assise nous faisons trois, cinq ou
six prosternations. En joignant les paumes de mains, en vous inclinant
vous vous voyez en contact avec tous les ancêtres. Ancêtres spirituels
et ancêtres de la famille, vous vous voyez comme la continuation de ces
ancêtres, vous voyez qu'ils sont



12- vous-même et vous voyez aussi vos enfants et petits enfants et
disciples présents dans ce moment. Dans l'acte de toucher la terre,
vous vous rendez à la terre pour être avec le courant d'être que vous
êtes vraiment. A ce moment vous êtes vos ancêtres mais aussi les
générations futures. Simplement en touchant la terre de cette façon
vous touchez la dimension ultime. Restant ainsi pendant quelques
minutes : inspirez, expirez et vous vous voyez comme étant chaque
personne de la lignée. A ce moment là vous n'êtes plus pris par la
notion de moi tel que :" Je suis ce corps ". Le Bouddha a dit :

"Ces yeux ne sont pas moi, je suis plus que ces yeux". Touchant la
terre pour la seconde fois il se peut que vous soyez tout d'un coup un
avec la terre, avec les montagnes, avec les pins. Touchant la terre,
vous êtes tout : la fleur, la table. Vous êtes libres des notions de
moi. A ce moment vous touchez la dimension ultime.

Il se peut que vous fassiez cela par respect pour le Bouddha et
les ancêtres. Vous restez vous-même et les ancêtres restent eux-mêmes.
Une personne distincte s'incline pour montrer sa gratitude envers les
ancêtres. Cette pratique est utile mais en continuant vous allez
approfondir et en vous inclinant vous toucherez la dimension ultime.

Si nous pouvons toucher la dimension ultime une transformation se
passe en nous. La peur, la douleur commencent à se transformer. La
joie, la liberté, la paix vont se développer en nous, nous nous sentons
bien en nous-mêmes. Nous sentons que l'amour et la compréhension nous
habitent et les gens, les arbres, l'eau et l'air autour de nous vont
sentir la même chose.
Revenir en haut Aller en bas
https://sangha-mane.forumactif.org
 
Réincarnation, remanifestation, par Thich Nhat Hanh
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Sangha-Mane :: La pratique de Bouddhisme :: Les bases indispensables du Dharma :: Autres textes et citations-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser