Sangha-Mane
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 La deuxième noble vérité

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Djé
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Djé


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MessageSujet: La deuxième noble vérité   La deuxième noble vérité Icon_minitimeDim 31 Aoû - 18:57

LA DEUXIEME NOBLE VERITE



Quelle est la Noble Vérité au sujet de l’origine de la souffrance ?



C’est l’avidité qui renouvelle l’existence, accompagnée du plaisir et
de la convoitise, qui trouve toujours par ci par là de nouvelles
jouissances : en d’autres termes, la soif pour les désirs sensuels, la
soif d’existence, la soif de non-existence. Mais quel est le terreau de
cette avidité qui lui permet d’apparaître et de s’épanouir ? Partout où
il y a une apparence de plaisir et de satisfaction, c’est là qu’elle
surgit et prospère.



Voici quelle est la Noble Vérité de l’Origine de la Souffrance :
telle fut la vision, révélation, sagesse, connaissance et lumière qui
s’éleva en moi au sujet de choses jusqu’alors inexprimées.

Cette Noble Vérité doit être pénétrée par l’abandon de l’Origine
de la Souffrance : telle fut la vision, révélation, sagesse,
connaissance et lumière qui s’éleva en moi au sujet de choses
jusqu’alors inexprimées.

Cette Noble Vérité a été pénétrée par l’abandon de l’Origine de la
Souffrance : telle fut la vision, révélation, sagesse, connaissance et
lumière qui s’éleva en moi au sujet de choses jusqu’alors inexprimées.

[ SAMYUTTA NIKAYA – LVI – 11 ]



Voici donc la Deuxième Noble Vérité et ses trois aspects : « Il y a
l’origine de la souffrance, qui est l’attachement au désir. Le désir
doit être abandonné. Le désir a été abandonné. »



La Deuxième Noble Vérité établit qu’il existe une origine à la
souffrance et que cette origine est l’attachement à trois espèces de
désirs : la soif pour les plaisirs sensuels – kama tanha, la soif de
devenir – bhava tanha – et celle d’éliminer – vibhava tanha. Ceci
constitue la formulation de la deuxième Noble Vérité, la thèse –
pariyatti. C’est l’objet de votre contemplation : l’origine de la
souffrance est l’attachement au désir.

TROIS CATEGORIES DE DESIRS



Il est important de comprendre ce que signifie le désir dans le
sens du mot pali tanha. En quoi consiste tanha ? Kama tanha est très
facile à comprendre : il s’agit de l’appétit pour les plaisirs
expérimentés par l’intermédiaire des sens, de la recherche continuelle
de ce qui les excite ou les stimule agréablement ; c’est ça kama tanha.
Contemplez sérieusement ceci : « En tant qu’expérience, qu’en est-il
d’éprouver du désir pour les plaisirs sensuels ? » Par exemple, lorsque
vous mangez, si vous avez faim et que la nourriture est excellente,
vous pouvez constater l’envie d’en reprendre. Observez cette sensation
quand vous goûtez un met délicieux ; examinez ensuite ce désir pour une
autre bouchée. Ne vous contentez pas de le croire, essayez. Ne vous
imaginez pas que vous savez déjà parce que cela ressemble à votre
expérience passée. Regardez ce qui se produit quand vous mangez : le
désir pour prolonger l’expérience apparaît. C’est celà kama tanha.



Nous pouvons également contempler le processus intérieur qui
consiste à vouloir devenir. Si nous faisons preuve d’ignorance, lorsque
nous ne sommes pas à la recherche de quelque met délicieux au palais,
ni de quelque belle musique agréable à l'oreille, nous pouvons nous
perdre dans un monde d’ambition et de profit : le désir de devenir.
Nous sommes pris dans ce mouvement d’efforts vers le bonheur, vers la
richesse ; nous pouvons aussi nous efforcer de conférer de l’importance
à notre vie en nous évertuant à corriger les imperfections de ce monde.
Observez donc cette expérience de vouloir devenir autre chose que ce
que vous êtes, à cet instant.



Soyez attentif au bhava tanha de votre existence : « Je veux
méditer pour être libéré de mes angoisses… Je veux atteindre l’éveil…
Je veux devenir moine – ou bien nonne… Je veux réaliser la libération
sans avoir à prendre les ordres… Je veux avoir une femme et des
enfants, ainsi qu’un emploi… Je veux profiter des plaisirs des sens, ne
pas devoir renoncer à quoi que ce soit – mais devenir aussi un Arahant
totalement libéré ».



Lorsque nous sommes désenchantés d’essayer de devenir, le souhait
de se débarrasser des choses apparaît. Nous pouvons ainsi contempler
vibhava tanha – le désir d'éliminer : « Je veux me débarrasser de ma
souffrance… Je désire me libérer de ma colère… J’ai tendance à
m’emporter et je veux que cela cesse… Je souhaite me délivrer de la
jalousie, de la peur, de l’anxiété… ». Observez toutes ces
manifestations de vibhava tanha. En fait, nous contemplons ce qui, en
nous-mêmes, veux se défaire des choses ; il ne s’agit pas d’éliminer
vibhava tanha. Nous ne prenons pas parti contre le désir de « se
débarrasser », pas plus que nous ne l’encourageons. Au lieu de cela,
nous contemplons que c’est ainsi, c’est ce que l’on ressent quand on
veut se débarrasser de quelque chose : « Je dois vaincre ma colère ; je
dois anéantir le mal et me débarrasser de ma convoitise – alors je
deviendrai… ». Une telle association de pensées nous permet de voir que
« devenir » et « se débarrasser » vont très souvent de pair.



Gardez à l’esprit, néanmoins, que ces trois catégories – kama
tanha, bhava tanha et vibhava tanha – ne représentent que des
classifications pratiques pour contempler le désir. Ce ne sont pas des
formes de désir complètement séparées, mais plutôt différents aspects
du désir.



La seconde révélation de la Deuxième Noble Vérité est la suivante :
le désir doit être abandonné. C’est ainsi que la pratique de lâcher
prise apparaît. Vous prenez conscience que le désir doit être laissé de
côté, mais cette réalisation ne constitue pas une envie d’abandonner
quoi que ce soit. Si l’on manque de sagesse et que l’on ne contemple
pas vraiment ce qui apparaît dans notre esprit, la tendance est de
suivre l’impulsion : « Je veux abandonner, éradiquer tous mes désirs !
»… mais il ne s’agit là que d’un autre désir. Nous sommes pourtant
capables de contempler véritablement et d’observer l’envie de se
débarrasser, celle de devenir ainsi que celle de profiter des plaisirs
sensuels. En comprenant ces trois types de désirs, nous sommes en
mesure de les abandonner, de les laisser de côté.



La Deuxième Noble Vérité ne nous demande pas d’entretenir des
pensées telles que : « J’ai tant d’appétit pour les plaisirs des sens…
Je suis vraiment ambitieux… Je suis vraiment obsédé par bhava tanha… Je
suis vraiment nihiliste. Mon seul désir est l’anéantissement. C’est
tout à fait moi ! ». Cela n’est pas la Deuxième Noble Vérité. Il ne
s’agit en aucune façon de s’identifier aux désirs, mais de reconnaître
le désir.
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Djé
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MessageSujet: Re: La deuxième noble vérité   La deuxième noble vérité Icon_minitimeDim 31 Aoû - 18:57

J’ai passé beaucoup de temps à observer à quel point ma pratique
était motivée par la soif de devenir. J’ai pu constater, par exemple,
combien la bonne volonté que j’investissais dans l’exercice de la
méditation n’était rien d’autre que le besoin d’être apprécié, combien
mes relations avec les autres moines, les nonnes ou encore les laïcs
étaient conditionnées par l’envie d’être aimé, approuvé. C’est cela
aussi, bhava tanha : le besoin de louanges et de succès. Un moine fait
également l’expérience de ce type de désir : vouloir que les gens
comprennent et apprécient le Dhamma. Même ces aspirations subtiles,
presque nobles, ne sont que bhava tanha.



Dans la recherche spirituelle, il existe aussi vibhava tanha, qui
peut être très idéaliste et intolérant : « Je veux me débarrasser de
toutes ces tendances négatives, les exterminer, les détruire ».
J’écoutais très attentivement ces pensées : « Je veux me libérer du
désir… Je veux me défaire de ma colère… Je ne veux plus ressentir la
peur ou la jalousie… Je veux être courageux, avoir le cœur léger et
joyeux ! ».



La pratique du Dhamma n’est pas de se détester pour avoir de telles
pensées, mais, plutôt, de réellement voir que celles-ci ne sont que des
phénomènes mentaux conditionnés. Elles sont éphémères. Le désir n’est
pas ce que nous sommes, mais la façon dont nous réagissons, par
habitude et par ignorance, parce que nous n’avons pas réalisé ces
Quatre Nobles Vérités et chacun de leurs trois aspects. Nous tendons à
réagir ainsi en toute circonstance. Ce sont des réactions habituelles,
conditionnées par l’ignorance.



Mais, continuer à souffrir n’est pas la seule issue. Nous sommes
capables de permettre au désir d’exister selon sa nature et de
commencer ainsi à le laisser de côté, sans le poursuivre ni le
réprimer. Le désir n’a le pouvoir de duper que dans la mesure où l’on
s’en empare, où l’on y croit et où l’on réagit à sa présence.

L’ATTACHEMENT EST SOUFFRANCE



Nous avons tendance à considérer que la souffrance est un
sentiment, mais sentiment et souffrance sont deux choses différentes.
C’est l’attachement au désir qui est souffrance. Le désir n’est pas, en
soi, la cause de la souffrance ; ce qui suscite la souffrance est
l'action qui consiste à se saisir du désir et le refus de s’en
dessaisir. Ce discours est à utiliser comme outil de réflexion et de
contemplation au regard de votre propre expérience.



Il est nécessaire d’examiner vraiment le désir et de le connaître
parfaitement. Vous devez distinguer ce qui est naturel et nécessaire
pour la survie de ce qui ne l’est pas. Il peut nous arriver d’être très
idéalistes et de croire que même le besoin de nourriture est une forme
de désir que nous ne devrions pas ressentir. On peut se rendre tout à
fait ridicule à ce sujet. Mais le Bouddha n’était ni un idéaliste, ni
un moraliste. Il ne cherchait pas à condamner quoi que ce soit. Il
tentait de nous éveiller à la vérité pour nous permettre de voir
clairement les choses.



Une fois que cette clarté est présente et que l’on voit les choses
telles qu’elles sont, alors il n’y a pas de souffrance. Cela ne veut
pas dire que l’on ne ressent plus la douleur ou la faim, mais que l’on
peut ressentir le besoin de nourriture sans que cela devienne un désir.
Le corps n’est pas l’ego : si on ne le nourrit pas, il s’affaiblira et
finira par mourir. C’est la nature du corps, ce n’est ni bien, ni mal.
Si nous adoptons une attitude très moraliste et très idéaliste et que
nous nous identifions à notre corps, la faim devient un problème
personnel. Nous pouvons alors même en arriver à croire que nous ne
devrions pas manger. Ce comportement est dénué de sagesse. C’est
stupide.



Lorsque vous voyez vraiment l’origine de la souffrance, vous
réalisez que le problème est l’attachement au désir et non le désir
lui-même. S’attacher veut dire être dupe, penser qu’il s’agit
véritablement de moi et de ma propriété : « Ces désirs sont miens et
pour que je ressente de tels désirs, il doit y avoir en moi quelque
chose qui ne va pas… Je n’aime pas ce que je suis maintenant. Il me
faut devenir autre chose… Je dois me débarrasser de quelque chose afin
de devenir la personne que je souhaite être». Ce sont là différentes
expressions du désir. L’attitude à adopter est d’y prêter toute notre
attention, d’en prendre pleinement conscience sans pour autant les
juger – sans ajouter la notion de bien ou de mal, de reconnaître
simplement le désir pour ce qu’il est.

LÂCHER PRISE



Quand nous prêtons vraiment attention aux désirs, que nous les
contemplons réellement, nous cessons de nous y attacher, nous leur
permettons tout simplement d’exister tels qu’ils sont. Nous pouvons
alors réaliser que l’origine de la souffrance peut être laissée de
côté, abandonnée.



Comment pouvons-nous procéder pour laisser les choses de côté ? Il
suffit de les laisser simplement suivre leur cours, telles qu’elles
sont, ce qui n’est pas du tout pareil que de vouloir les annihiler ou
les rejeter. Cela revient plutôt à les déposer et les laisser être. Par
cette pratique de lâcher prise, il devient clair qu’il y a une origine
à la souffrance, qui consiste en l’attachement, le non abandon du désir
et que, pour notre bien-être, il convient de délaisser ces trois types
de désirs. Lorsque nous avons très clairement vu cela, nous réalisons
que nous les avons abandonné : il n’y a plus d’attachement à ces
désirs.



Quand vous vous rendez compte qu’il y a attachement, souvenez-vous
que « lâcher prise » ne veut pas dire « se débarrasser », ni « rejeter
». Si j’ai cette montre en main et que vous me dites « lâche-la », vous
ne me demandez pas de la jeter. Je peux penser que je devrais le faire
à cause de l’attachement que je lui porte, mais cela ne serait que le
désir de m’en débarrasser. Nous avons tendance à penser que se défaire
de l’objet constitue une façon de se défaire de l’attachement. Mais si
je suis capable de contempler l’attachement à cette montre, je
m’aperçois qu’il n’y a pas lieu de s’en débarrasser : c’est une bonne
montre, elle donne l’heure exacte. Cette montre n’est pas le problème.
Le problème est l’attachement à la montre. Alors que puis-je faire ?
Lâcher prise, la laisser de côté – la poser doucement, sans aucune
aversion. Plus tard, si nécessaire, je pourrai la reprendre, lire
l’heure et la reposer.



Vous pouvez adopter la même attitude de « laisser de côté » en ce
qui concerne les plaisirs des sens. Peut-être avez-vous l’envie de
prendre du bon temps, de vous amuser. Comment abandonner ce désir sans
aucune aversion ? Reconnaissez-le simplement, sans le juger. Vous
pouvez observer la volonté de vous en défaire – parce que vous vous
sentez coupable d’avoir ce genre de désir futile – mais mettez tout
simplement cela de côté. A cet instant, voyant ce désir tel qu’il est
et le reconnaissant comme seulement du désir, vous n’y êtes plus
attaché.



La pratique consiste donc à cultiver cette attitude à chaque moment
de la vie quotidienne. Quand vous vous sentez déprimé et négatif, le
moment même où vous refusez de vous complaire dans ce sentiment est une
expérience de libération. Lorsque vous êtes vraiment conscient de ça,
vous savez qu’il n’est ni nécessaire, ni inévitable de sombrer dans un
océan de dépression et de désespoir. En fait, vous pouvez y mettre un
terme en apprenant à ne pas y accorder une seconde pensée.



Il s’agit de découvrir cela à travers la pratique afin de savoir,
pour vous-même, comment abandonner l’origine de la souffrance. Peut-on
délaisser le désir par un acte de volonté ? Y-a-t-il véritablement
quelqu’un ou quelque chose qui lâche à un moment donné ? Vous devez
contempler cette expérience qui consiste à lâcher prise, puis
l’examiner sérieusement, l’étudier jusqu’à ce que la réalisation se
produise. Continuez jusqu’à ce que vous compreniez « Ah, lâcher prise,
c’est ça, maintenant je vois ! » A cet instant, le désir a été
abandonné, mis de côté. Ça ne veut pas dire que vous allez en finir et
abandonner une fois pour toute le désir. Mais à cet instant précis,
vous avez relâché votre emprise et cette expérience a eu lieu tout à
fait consciemment. A ce moment, il y a réalisation. C’est ce qu’on
appelle « connaissance profonde ». Le terme utilisé en pali pour
décrire ce type de compréhension profonde, fruit de l’expérience vécue,
est ñana-dassana.



Ce fut durant ma première année de méditation que je compris
vraiment ce que « lâcher prise » signifie en tant qu’expérience. Je
savais, au niveau intellectuel, que je devais délaisser tout
attachement et je me demandais comment m’y prendre. Il me semblait
impossible de me défaire de quelque attachement que ce fut. Néanmoins,
je persévérais à contempler : « Comment donc abandonner le désir ?…
Vas-y, fais-le ! ». Je continuais ainsi, en proie à une frustration
grandissante. Mais, finalement, je compris clairement ce qui était en
train de se passer. Lorsqu’on essaye d’analyser en détail le processus
d’abandon du désir, on finit par rendre la chose très compliquée. Il ne
s’agit pas de quelque chose que l’on peut formuler, exprimer par les
mots : c’est quelque chose que l’on fait. C’est alors ce que je fis,
juste l’espace d’un instant, tout simplement.



De même, lâcher prise, se libérer de nos obsessions et problèmes
personnels n’est pas plus compliqué que ça. Il ne s’agit pas d’analyser
éternellement et d’aggraver ainsi le problème, mais de cultiver la
pratique de laisser les choses suivre leur cours, de ne pas s’en
saisir, de les laisser de côté. Au début, vous le faites, mais,
l’instant d’après, vous vous en saisissez à nouveau parce que
l’habitude est plus forte. Mais, au moins, vous avez une idée de ce
dont il s’agit. Ainsi, quand je fis l’expérience du lâcher prise à
propos du désir, je réalisai à ce moment que c’était ça « abandonner le
désir », mais tout de suite, je me suis mis à douter : « Je ne suis pas
capable de le faire, j’ai trop de mauvaises habitudes ! » Ne laissez
pas ce genre de pensées vous décourager, ne suivez pas cette tendance
qu’ont beaucoup d’entre nous à se rabaisser. N’écoutez pas cette voix.
Il importe seulement de persévérer dans la pratique de lâcher prise, et
plus vous prendrez confiance en votre habileté à le faire, plus vous
serez en mesure de réaliser l’état de non attachement.

REALISATION



Il est important d’avoir conscience que vous avez abandonné le
désir : quand vous ne portez plus de jugement ou n’essayez plus
d'éliminer quoi que ce soit, quand vous reconnaissez le désir pour ce
qu’il est… Lorsque vous êtes vraiment calme et serein, vous vous
apercevez qu’il n’y a pas d’attachement à quoi que ce soit. Vous n’êtes
pas pris au piège, à essayer d’obtenir ou de rejeter quelque chose. La
définition du bien-être est simplement celle-ci : connaître les choses
telles qu’elles sont sans ressentir la nécessité de les juger.



Nous avons tendance à penser des choses comme : « Cela ne devrait
pas être comme ci… Je ne devrais pas être comme ça… Tu ne devrais pas
être comme ceci ou te comporter comme cela, et ainsi de suite… » Je
suis convaincu que je suis en mesure de vous dire ce que vous devriez
être : vous devriez être bon, gentil, généreux, travailleur, diligent,
courageux et faire preuve de compassion. Je n’ai pas besoin de vous
connaître pour vous dire tout cela ! Par contre, pour vraiment vous
connaître, je dois vous accepter tel que vous êtes, au lieu de me
référer à un idéal de ce qu’une femme ou un homme devrait être, ce
qu’un bouddhiste ou un chrétien devrait être. Cela ne veut pas dire que
nous ne savons pas ce que nous devrions être.



Notre souffrance vient de notre attachement à des idées concernant
l’aspect idéal des choses, ainsi que de notre tendance à les rendre
plus compliquées qu’elles ne sont. Nous conformer à nos idéaux les plus
élevés est une tâche impossible. La vie, les autres, le pays et le
monde dans lequel nous vivons : rien ne semble jamais aller comme il
faudrait. Nous devenons très critiques à propos de tout comme de
nous-mêmes : « Je sais, je devrais être plus patient, mais je n’en suis
pas capable ! »… Ecoutez ces « devrait », ces « ne devrait pas » et
tous ces désirs : avoir envie de ce qui est agréable, souhaiter devenir
ou vouloir se débarrasser de ce qui est laid ou bien pénible. C’est
comme si l’on écoutait quelqu’un se lamenter de l’autre côté d'une
palissade : « Je veux ci et je n’aime pas ça. Ça devrait être comme ci
et pas comme ça, etc… ». Prenez vraiment le temps d’écouter cette voix
qui se plaint, prêtez-lui toute votre attention.



Je pratiquais beaucoup de cette façon quand j’étais d’humeur morose
ou contestataire. Je fermais les yeux et me mettais à penser : « Je
n’aime pas ci et je ne veux pas de ça… Cette personne ne devrait pas
être comme ci… Le monde ne devrait pas être comme ça ! ». Je continuais
à écouter cette espèce de démon qui n’en finissait pas de tout
critiquer : le monde, vous, moi. Ensuite, je changeais de registre : «
Je désire le bonheur et le bien-être… Je veux me sentir en sécurité…
J’ai besoin d’être aimé ! ». Je pensais ainsi délibérément, tout à fait
consciemment et j’écoutais ces pensées afin de les connaître,
simplement pour ce qu’elles sont : des phénomènes mentaux qui
apparaissent selon leur nature conditionnée. Faites-en donc une
expérience réfléchie, formulez tous vos espoirs, vos désirs et vos
critiques. Soyez-en pleinement conscients. Ainsi, vous serez en mesure
de connaître le désir et de l’abandonner.



Plus vous contemplerez et examinerez l’attachement, plus claire se
fera pour vous la réalisation « Le désir doit être abandonné ».
Ensuite, par la pratique et la compréhension de ce que « lâcher prise »
signifie, le troisième aspect de la seconde Noble Vérité est révélé : «
Le désir à été abandonné ». Nous comprenons vraiment cette expérience.
Ce n’est pas une compréhension théorique, mais une réalisation directe.
Nous sommes conscients que le désir a été abandonné. C’est ça la
pratique.



Ajahn Sumedho, tradition Therevada

source: http://dhammasukha.free.fr/
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