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 Les douze actes du Bouddha

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Djé
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MessageSujet: Les douze actes du Bouddha   Les douze actes du Bouddha Icon_minitimeSam 30 Aoû - 20:07

LES DOUZE ACTES DU BOUDDHA



Traduction du « Crystal Mirror » Tome VIII, pages 41 à 93.
Traduction de l’anglais par Droupla Tséwang, L. Lhundroup et autres.

La vie du Bouddha Shakyamouni est ponctuée par douze événements qui, traditionnellement, jalonnent
également la vie de tous les Bouddhas. Par ces événements, les êtres éveillés rallument, réactivent,
la lumière du dharma dans le monde et servent d'exemple à ceux qui suivent leurs traces.
Bien que la liste de ces actes soit classée différemment selon les diverses traditions, tous les textes
de ces traditions s'accordent sur les événements majeurs de la vie du Bouddha. La liste des douze
actes du Bouddha ici présentée est celle de Bu-ston:

1. Le Bodhisattva, demeurant en Tushita, prend la Grande Résolution
2. Le Bodhisattva part de Tushita.
3. Le Bodhisattva entre dans la Matrice de sa Mère.
4. Le Bodhisattva prend sa dernière Naissance.
5. Le Bodhisattva excelle dans l’Accomplissement des Arts du Monde.
6. Le Bodhisattva vit comme Prince au Palais.
7. Le Bodhisattva quitte son Foyer.
8. Le Bodhisattva pratique des épreuves austères.
9. Le Bodhisattva devient victorieux sur Mara, Maître de l'Illusion.
10. Le Bodhisattva atteint l’Éveil Suprême d’un Bouddha.
11. Le Bouddha tourne la Roue du Dharma.
12. Le Bouddha manifeste le Parinirvâna.
L'histoire des douze Actes du Bouddha racontée ici se base sur le Lalitavistara-Sutra et le Mulasarvastivadin
Vinaya, avec des sources supplémentaires remarquées.

Premier Acte: Le Bodhisattva, demeurant en Tushita, prend la Grande Résolution

Ayant développé une générosité sans orgueil dans son existence antérieure en tant que Vishvantara,
prince des Sibis, le bodhisattva s'était incarné dans le royaume céleste de Tushita comme le bodhisattva
Shvetaketu.

Dans ce royaume où tous les futurs bouddhas attendent le moment de leur dernière naissance, Shvetaketu
vécu cinq cent soixante-seize millions d'années et enseigna le dharma aux dieux (selon les calculs
du Karanaprajnapti, un texte de l'Abhidharma). Quand le temps de sa vie à Tushita toucha à sa
fin, les devas du Royaume l’exhortèrent à accomplir son grand dessein1 :

«Vous qui avez généré la lumière de la connaissance infinie, la vigilance et le discernement, rappelez-
vous le trésor de votre abondant mérite. Par votre force et votre grande énergie unifiées, réfléchissez
sur les prédictions de Dipamkara !.

1 Selon Taranatha (« Le Soleil de le confiance »), le Bodhisattva annonça lui-même aux dieux son intention de quitter le
royaume céleste et renaître comme « le fils du roi Riz Pur afin de recueillir le nectar de la réalisation ». Il leur conseilla
même de prendre naissance chez les humains afin de partager avec lui « cette ambroisie ». Les dieux tentèrent de l’en dissuader
arguant qu’un épais brouillard d’actes négatifs recouvre la terre des Jambosiers, que ses habitants sont grossiers, que le
continent tout entier est la proie de l’agitation d’esprit, et que les dix-huit maîtres imparfaits (des maîtres sophistes appartenant
à des écoles aujourd’hui éteintes) ne contribuent pas à dissiper le trouble.

«Vous avez anéanti le vice de l'orgueil, vous avez un coeur empli de vertu, parfaitement contrôlé, reluisant
de pureté, débarrassé des trois souillures. Mettez à exécution votre pratique de la générosité
développée antérieurement !

«Emportez dans votre esprit les forces de votre tranquillité, de votre moralité, de vos austérités, de
votre patience, votre retenue, vos efforts, votre méditation, puissance et sagesse. Réfléchissez sur
tout ce que vous avez fait durant des centaines de millions de kalpas !

«Souvenez-vous, souvenez-vous, vous dont la renommée est illimitée, vous qui avez honoré des centaines
de millions de Bouddhas. Réfléchissez sur votre compassion pour tous. Souvenez-vous de vos
grandes actions. Maintenant c'est le moment ! Ne le laissez pas s'échapper!» (Voix du Bouddha I:23-24)

Le Bodhisattva marcha ensuite vers le grand palais Dharmoccaya où il enseignait habituellement aux
dieux du royaume céleste de Tushita. Il s'assit lui-même sur le trône de lions et informa les dieux de
son intention de ne vivre, à partir de ce jour, que douze années en Tushita. Alors les dieux descendirent
sur la terre de Jambu et informèrent les grands Rishis et Pratyekabuddhas de l'imminence de la
naissance du Bodhisattva. Entendant cela et sachant que bientôt la voix d'un bouddha proclamerait le
dharma, le Pratyekabuddha Matanga s'éleva dans le ciel et entra en Nirvâna sous la forme d'une lumière
incandescente. Dans un autre lieu, près de Varanasi, cinq cents autres grands Rishis entrèrent
aussi en Nirvâna, et leurs reliques tombèrent sur terre, marquant ainsi leur passage. De nos jours, la
prairie où ils atteignirent le Nirvâna est connue sous le nom de Rishipatana, le lieu où les Rishis tombèrent.
Cet endroit devint si paisible qu'il attira des troupeaux de gazelles. Par la suite, il s'appela ''le
parc des Gazelles de Mrgadava'', lieu où le Bouddha tourna plus tard la roue du dharma pour la première
fois.

Le moment et les circonstances de la naissance du Bodhisattva se révélèrent à lui sous la forme de
quatre visions2. Le lieu serait Jambudvipa, le plus méridional des quatre grands continents. Il prendrait
naissance dans le pays central de Madhyadesa, pays de culture et de paix. Il renaîtrait dans la
famille de la caste des Ksatriya (nobles guerriers), car ceux-ci étaient les plus respectés à cette
époque. Sa famille de naissance serait dotée des soixante-quatre sortes de perfection, entre autres
elle posséderait morale et sagesse pures et serait soutenue par une suite qu'aucune autre ne surpasserait
en loyauté et vertu.

De tous les royaumes de Madhyadesha, celui qui n'avait aucune imperfection était le royaume des
Shakyas, où vivent encore les descendants de l'ancien Sage Gautama, à l'origine de la lignée des
rois Ikshvaku de la lignée solaire. La ville de sa naissance serait Kapilavastu. Shuddodana, roi des
Shakyas, serait son père, et Mayadevi, la fille de Suprabuddha, serait sa mère.

«La ville des Shakyas est grande et prospère, les gens épanouis y vivent heureux. Les parents de
Shuddhodana, le roi, et son épouse sont eux-mêmes d'une descendance pure. Les activités de Shuddhodana
ne sont jamais ternies par ses émotions. Son corps est fort et bien constitué ; il a de brillants
mérites...»

De sa future mère, le Bodhisattva disait en songeant à elle:

«Sa beauté est comme celle décrite dans les fables, ou comme une déesse parée de joyaux. Libre
de toutes les fautes féminines, elle parle toujours avec vérité, ses mots ne sont jamais cassants ou
brutaux, ni frustres ou futiles... Ses mots sont doux et agréables car elle a véritablement abandonné
toute avidité et toute arrogance, toute colère et tout orgueil, toute jalousie, tout mépris et violence.
Elle est généreuse, morale, contente, dévouée à son mari, et sans désir pour qui que ce soit d’autre.»
(Voix du Bouddha : I : 43-44).

2 Selon Taranatha, le Bodhisattva embrassant du regard la « Terre des Jambosiers », y observa cinq signes particuliers : la
caste, le pays, le temps, la lignée et la femme.
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MessageSujet: Re: Les douze actes du Bouddha   Les douze actes du Bouddha Icon_minitimeSam 30 Aoû - 20:07

Deuxième Acte : Le Bodhisattva part de Tushita.

Sachant que le moment de son départ du royaume céleste de Tushita approchait, le Bodhisattva
convia les dieux à une assemblée afin qu’ils reçoivent son dernier enseignement, connu sous le nom
de Cyutyakaraprayoga, le Souffle de Vie. Ici, le Bodhisattva décrit les cent huit lumineuses portes du dharma, comme le fait chaque futur bouddha juste avant sa dernière naissance. À la conclusion de
cet enseignement, des pétales de fleurs plurent sur le royaume de Tushita. De par le pouvoir du Bodhisattva,
quatre-vingt-quatre mille dieux générèrent la pensée de l'illumination, l'esprit d’Éveil :

«La Joie véritable est procurée en écoutant le dharma, en pratiquant la générosité, en ayant une
conduite éthique, de la patience et une conviction spirituelle stable et ferme. Ce sont vos meilleurs
amis. Aussi gardez toujours à l'esprit le Bouddha, le Dharma et la Sangha…

«Soyez enthousiastes pour le plus excellent des chemins. Avec la lampe de la sagesse, repoussez
l'obscurité de l'ignorance. Avec l'éclair de la connaissance, déchirez le filet de l'erreur. Qu’y a-t-il de
plus à dire ?» (Voix du Bouddha : I : 67-6Cool

Le Bodhisattva Shvetaketu plaça ensuite sa couronne de joyaux sur la tête de Maitreya et lui transmit
le pouvoir d'enseigner à sa place le dharma en Tushita. Puis il déclara dans une prédiction que le
grand bodhisattva Maitreya deviendrait le prochain bouddha illuminé après Shakyamuni.

Troisième Acte : Le Bodhisattva entre dans la Matrice de sa Mère.

Le Bodhisattva fit apparaitre huit signes auspicieux dans le royaume des Shakyas. Ensuite, le quinzième
jour du mois de Vaisakha, quand la lune fut pleine, le Bodhisattva descendit du royaume de
Tushita accompagné d'une grande suite de dieux. Mayadevi se reposait alors seule dans sa chambre.
Dans son sommeil, la reine rêva3 qu'un éléphant blanc comme la neige ou l'argent, possédant six défenses
parfaites et un corps immuable tel le diamant, entrait en son sein. Elle vit également une
grande assemblée de dieux qui la louaient et touchaient son esprit, qui devenait calme et satisfait.
Partageant sa vision avec son mari, Mayadevi demanda que les brahmanes soient appelés pour interpréter
ce présage. Après avoir raconté son rêve, les brahmanes prédirent que cette vision signifiait
qu’elle porterait le plus doué des fils. Ils ajoutèrent :

«S'il abandonne l'amour, sa position royale, son foyer, partant errer comme un moine, libre des attachements,
avec compassion pour tous les univers, il deviendra un bouddha digne de l’offrande
dans les trois Mondes. Grâce à l'excellent nectar d'immortalité, il satisfera tous les êtres.» (Voix du
Bouddha I : 99)
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MessageSujet: Re: Les douze actes du Bouddha   Les douze actes du Bouddha Icon_minitimeSam 30 Aoû - 20:08

Quatrième Acte : Le Bodhisattva prend sa dernière Naissance.

Tous ceux de Kapilavastu se réjouirent d'entendre l'imminence de cette naissance, le pays des Shakyas
éprouvait une grande joie et bénéficia de prospérité durant le temps de la grossesse4 jusqu'à sa
naissance. Après que le dixième mois lunaire fut passé, trente-deux signes annoncèrent que le temps
était proche. Durant une visite au parc de Lumbini, Mayadevi, se tenant à une branche de l'arbre plaksa,
mit au monde, de son flanc droit, le Bodhisattva.

Shakra (Indra), seigneur du paradis de Trayastrimsa – royaume céleste des trente-trois dieux –, et
Brahma, seigneur du monde de Saha, prirent le Bodhisattva dans leurs bras5 puis un grand lotus

3 Selon Taranatha, la reine rêva qu’un merveilleux éléphant s’introduisait dans son flanc droit, qu’elle volait jusqu’au plus
haut des cieux, qu’elle gravissait un grand pic rocheux, qu’une multitude d’êtres se prosternaient à ses pieds.
4 Selon Taranatha, durant sa grossesse la reine eut d’étranges idées telle que celle de boire l’eau des quatre océans, ouvrir les
prisons, rassasier les multitudes. Ces envies venaient de l’enfant et non de la reine.
5 Selon T., le seigneur des dieux, Centuple Sacrifice (sk. Shakra Devendra), aurait voulu recevoir le nouveau-né dans la douceur
d’une peau de biche, mais le Bodhisattva ayant perçu à cet instant une légère arrogance de la part du dieu s’exclama :
« Kaushika, lâche-moi ! » tandis que son corps se transformait en un puissant corps adamantin. Incapable de le tenir, le dieu s'éleva de terre, servant de coussin pour ses pieds. Se tenant debout sans assistance, le Bodhisattva
fit sept pas dans chacune des quatre directions et s'écria d’une voix semblable à celle de Brahma:

«Le destructeur de la vieillesse et de la mort, le plus grand des médecins, est apparu.» Regardant
dans toutes les directions, il continua : «Je suis le guide du monde. C'est ma dernière naissance.»
(Voix du Bouddha I : 141)

Des lotus s’épanouirent lorsque ses pieds touchèrent le sol. Un grand tremblement de terre résonna.
Une lumière incandescente apparut, des arbres se mirent à fleurir et de la musique se diffusa, spontanément,
d'une foule d'instruments provenant des royaumes célestes et humains. De nombreux
autres signes miraculeux accompagnèrent la naissance du Bodhisattva. Un grand bonheur emplissait
chaque être, qui, pour un instant, était libéré des sources de toute misère.

Dans un enseignement du Vinaya, il est rajouté qu'au moment de la naissance du Bouddha, quatre
royaumes voisins furent simultanément illuminés par une éclatante lueur et des fils naquirent de leurs
rois : Prasenajit, le fils de Brahmadatta, roi du Kosala ; Bimbisara, fils de Mahapadma, roi de Magadha
; Udayana, fils de Shatanika, roi de Kaushambi ; Pradyota, fils de Anantanemi, roi de Ujjayini.
Ces

[Selon les Annales Bleues (page 17), le Bouddha était né le quinzième jour du mois Uttaraphalguni quand la constellation
Tisya s'éleva dans l'année tigre bois mâle. Les traditions concernant l'année de la naissance du Bouddha varient.]

quatre fils deviendront rois après la mort de leur père et joueront un rôle comme disciples du Bouddha,
dans le développement de la Sangha du Bouddha.

Les Annales Bleues mentionnent que dans la Chine lointaine, Chaowang, le quatrième empereur
Chou vit les quatre quarts du monde enveloppés d'une brillante lumière dorée. Quand l'empereur demanda
à ses astrologues le sens de cette lumière, ils l'informèrent qu'un «fils d’or» était né d'un grand
roi du quartier occidental, et que cela devait être la cause de cette lumière. L'empereur comprit qu'un
bouddha était né et demanda à quel moment la Chine recevrait sa bénédiction. Les astrologues prédirent
la date où quatre moines apporteraient le dharma en Chine, aussi l'empereur ordonna-t-il que
ces mots soient gravés sur le pilier d'un temple.

Sept jours après la naissance du Bodhisattva, le temps vint pour Mayadevi de quitter cette vie. Après
sa mort, elle naquit dans le royaume céleste Trayastrimsha comme le font les mères de tous les
bouddhas, sept jours après leur avoir donné naissance. Le Bodhisattva fut ensuite amené à Kapilavastu,
où son père l'accueillit avec une grande joie. Shuddhodana appela l'enfant Sarvathasiddha :
celui qui accomplit tous les buts, car depuis sa naissance, tous les souhaits du roi pour son royaume
se réalisèrent. Le jeune prince était aussi connu sous le nom de Siddhârta – un diminutif de son nom

– et Gautama puisqu'il descendait des anciennes lignées de Gautama. Shuddhodana confia le prince
aux soins de Mahaprajapati, la soeur de Mayadevi, et lui procura une grande suite de serviteurs pour
l'assister.
Peu après sa naissance, le grand Rishi Asita, ayant perçu les nombreux présages auspicieux accompagnant
la naissance du Bodhisattva, arriva au palais accompagné de son neveu Naradatta. En
voyant l'enfant, Asita vit clairement en lui les trente-deux marques majeures et les quatre-vingts
marques mineures d’un grand être, qui ne sont pas visibles à l’oeil ordinaire.

Il savait que celui qui possédait de telles caractéristiques serait sûrement un monarque Chakravartin6,
le souverain omnipotent d'un vaste empire. Il y avait une seule autre possibilité : un tel être, renonçant
à tout pour devenir un moine, deviendrait un tathagata, un bouddha totalement éveillé, un guide inégalé
dans tous les mondes. Ensuite, Asita poussa un soupir et des larmes coulèrent de ses yeux. Il
voyait l'éveil du Bodhisattva, le départ de son foyer, et son succès : le prince deviendrait un bouddha

se mit à trembler. Le Bodhisattva naquît drapé d’habits célestes.
6 Selon T. : ce sont les devins qui auraient vu en le Bodhisattva un monarque universel. Le grand Rishi Sans Entraves dit au
roi : « Seigneur de la terre, ces doctes se trompent. Un monarque universel ne naît jamais dans une ère où règne la dissension.
Cet enfant recèle le trésor de la loi, c’est un être au mérite extraordinaire : il combattra victorieusement toutes les
formes du mal et deviendra bouddha… »
et guiderait un nombre incommensurable d'êtres au-delà du cycle de la vieillesse, de la maladie et de
la mort.

«Et moi, je ne verrai pas ce joyau que sera le Bouddha. C'est pourquoi, Grand Roi, je pleure. J'ai un
profond chagrin et soupire profondément parce que je ne deviendrai pas libre de la maladie et de l'attachement.
» (Voix du Bouddha I : 154-55)

Puis, oubliant sa peine personnelle, Asita pensa à tous ceux qui bénéficieraient de l'enseignement du
Bouddha et il retourna chez lui le coeur plein de joie. Asita quitta son corps comme il l’avait prédit,
mais il avait instruit son neveu afin qu’il entre dans l'ordre du Bouddha dès que possible, après son
Illumination. Le Vinaya atteste que son neveu réalisa la requête d'Asita. Comme il était de la famille
Katya, il devint connu sous le nom du Grand Arhat Mahakatyayana.

Lorsque le prince eut quelques années de plus, le Roi Shuddhodana l'emmena avec lui au temple
faire un hommage aux dieux selon la coutume des gens. Mais lorsque le Bodhisattva entra dans le
temple, les statues des divinités incluant Shakra, Brahma, et les quatre gardiens du monde s'élevèrent
de leur place et vinrent se prosterner à ses pieds. Les Shakyas exultèrent de joie, des pluies
de fleurs tombèrent des cieux et la grande ville de Kapilavastu trembla de six façons.
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MessageSujet: Re: Les douze actes du Bouddha   Les douze actes du Bouddha Icon_minitimeSam 30 Aoû - 20:08

Cinquième Acte: Le Bodhisattva excelle dans l’accomplissement des Arts du Monde.

Des sources variées sur la vie du Bouddha décrivent la radiance lumineuse du corps de Siddhârta, sa
grande force, sa maîtrise des arts et des sciences du monde. Même dans sa jeunesse, il étonnait ses tuteurs et nourrices par ses capacités. À l'école – avec les autres enfants Shakyas –, il démontra sa
complète connaissance des 64 écritures différentes7 (des langues indiennes) et ouvrit l'esprit des
autres enfants au dharma en récitant les syllabes de l'alphabet sanscrit. Pendant qu'il récitait, les syllabes
devinrent comme un mantra et les sens divers de chaque son apparaissaient clairement. Son maître Visvamitra attesta que le prince savait déjà tout ce qu'il pouvait enseigner. Quoiqu'il fasse, le
jeune prince inspirait à la fois des louanges et du respect mêlé de crainte chez tous ses observateurs.
Une fois, lors d'une sortie à la campagne, le prince entra spontanément en samadhi sous un arbre Jambu.

Le Lalitavistara-Sutra mentionne que des Rishis voyageant dans les cieux se sentirent perturbés dans
leur progression par quelqu'un détenant un plus grand pouvoir qu'eux. Regardant au sol, ils aperçurent
le jeune prince en méditation profonde. Etonnés, les Rishis lui firent hommage. Voyant que le
jeune prince était entouré d'un halo lumineux, même son père, le roi Shuddhodana, s'inclina devant le
Bodhisattva ; il reconnut lui-même que cet enfant quitterait la maison pour l’éveil suprême. Du fait que
Shuddhodana était préoccupé du bien-être matériel de son royaume, sa compréhension se voilait rapidement,
mais le chemin spirituel restait clair pour le bodhisattva. Bien que Siddhârta retournât à Kapilavastu
et se conformât aux us et coutumes de son peuple, son esprit était de plus en plus préoccupé
par les pensées du départ de son foyer. Comme le prince grandissait, le roi Shuddhodana perçut
sensiblement que les tendances à l’introspection de son fils se développaient. Il en était profondément
perturbé car il craignait que son fils abandonnât la vie du monde et quittât les Shakyas dénués
d'un puissant protecteur. Le roi prit conseil auprès de son ministre de l'intérieur qui lui conseilla de
marier le prince :

«Une fois qu'il sera marié, et en compagnie de merveilleuses femmes, il connaîtra de tels plaisirs qu'il
ne quittera pas sa famille, et de cette manière la succession des rois Chakravartin sera certainement
préservée. Les Shakyas seront respectés et non sujets au mépris des rois frontaliers.» (Voix du Bouddha
I : 212).

7 Selon T. : le Bodhisattva calligraphia un alphabet que son professeur n’avait jamais vu. L’enfant annonça : « Cette écriture
se répand dans ce monde lorsque naît un monarque universel ou un bodhisattva ». En mathématique, il possédait toutes les
théories connues et se mit à énoncer des séries inimaginables de chiffres et de calculs astrologiques dont le maître n’avait
même pas entendu parler.


En y allant à reculons et pensivement, le Bodhisattva accéda à leurs souhaits : «Je sais que les vices
du désir sont sans fin ; ils sont la racine du chagrin accompagné par des regrets, des luttes, des
hostilités... Je n'ai jamais eu le moindre goût ni inclination pour les qualités du désir.»

Aussi le prince énuméra les qualités qu'il souhaitait que son épouse ait : elle doit être généreuse, bien
éduquée, tournée vers la vertu, libre des fautes de la paresse, de l'avarice et de l'orgueil : «Si une
telle femme existe, Maître des Hommes, choisissez-la pour moi.» (Voix du Bouddha I : 212-14)

Le roi Shuddhodana, immédiatement, diffusa une proclamation demandant que toutes les jeunes
filles Shakyas en âge de se marier se rendent au palais. Ceci dans l'espoir qu'une parmi elles soit remarquée
pour ses qualités par le prince Siddhârta. De toutes les jeunes filles du royaume, seule
Gopa, fille du Shakya Dandapani, fut capable d'attirer l'attention du prince. Shuddhodana demanda
alors à Dandapani l'autorisation que sa fille épousât le prince, mais Dandapani, sachant que le prince
était habitué à la vie luxueuse du palais, douta que Siddhârta ait les qualités requises d'un Ksatriya
(caste des guerriers).

Pour résoudre cette question, un tournoi fut organisé pour tous ceux qui voudraient démontrer leurs
prouesses. Le vainqueur des épreuves épouserait Gopa. Le prince avait acquis, en effet, la totale
maîtrise de tous les arts et sciences de ce monde, comme si ceux-ci étaient arrivés naturellement et
sans effort. Les textes du Vinaya font état de l'oncle du prince Matulasulabha qui lui enseigna l'art du
dressage des éléphants et de Sahadeva qui lui enseigna les arts du tir à l'arc. Quoiqu'il excellât aussi
bien dans les activités physiques qu’intellectuelles – comme la connaissance des langues et des écritures
ainsi que des calculs mathématiques – il restait très humble et seul son cousin Devadatta le jalousait.
La jalousie de Devadatta devint si grande qu'au fil des ans ce fut une réelle obsession ayant
pour unique pensée de discréditer le prince Siddhârta et de lui nuire autant que possible.

Devadatta était extrêmement fort et hautain. Au moment de ce tournoi, Devadatta vit un grand éléphant
blanc conduit à l'intérieur de la cité. Ayant eu vent que c’était un cadeau destiné au prince Siddhârta,
Devadatta, avec avidité, d'un seul coup, tua l’éléphant. Bien que le jeune Shakya Sundarananda
tentât de déplacer le corps de éléphant hors de la ville, il ne pouvait lui faire passer les portes.
Quand Siddhârta passa, il prit l’éléphant par la queue et lança le corps massif au-delà des 7 remparts
et des 7 fosses qui entouraient Kapilavastu. Les badauds acclamèrent avec émerveillement et admiration
le prince pour cet exploit, et cinq cents Shakyas quittèrent la ville pour participer au grand tournoi.


Selon le Lalitavistara-sutra, les épreuves incluaient les langues et les mathématiques aussi bien que
les épreuves physiques d'habileté et de force dans des sports comme le tir à l'arc et la lutte. Dans
toutes ces épreuves, le Bodhisattva était au-dessus des plus érudits et des athlètes les plus forts du
royaume.

Dans l'épreuve du tir à l'arc, aucun arc ne pouvait lui résister, jusqu'au grand arc de son grand-père –
le précédent roi Simhahanu – que Shuddhodana fit apporter. Nul autre que lui n'avait été capable de
le soulever et de le bander. Avec cet arc, le Bodhisattva tira une flèche qui éclata en deux la flèche du
guerrier Dandapani (le père de Gopa), passa au travers de la cible et continua plus loin. Finalement
elle se planta au sol, créant une source connue par la suite sous le nom de Sarajupa, la Source de la
Flèche8.

8 Le site fut marqué par la construction d’un stupa (cf. T.)
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MessageSujet: Re: Les douze actes du Bouddha   Les douze actes du Bouddha Icon_minitimeSam 30 Aoû - 20:08

Sixième Acte : Le Bodhisattva vit comme Prince au Palais.

Les démonstrations d’habileté mondaine du prince Siddhârta balayèrent les doutes de Dandapani et c'est volontiers qu'il donna au prince la main de sa fille9. Le mariage de Siddhârta et de Gopa soulagea grandement les craintes du roi Shuddhodana, car qui voudrait quitter une épouse si gracieuse et vertueuse, un tel amour de famille, une vie avec de tels conforts et privilèges ? Qui oserait abandonner ceux qui l'aiment, qui dépendent de sa protection et de ses sages conseils ? Qui, éduqué et formé comme un prince pour devenir roi, prendrait à la légère ses devoirs et ses responsabilités ?

Alors que Shuddhodana était soulagé, les dieux commencèrent à s'inquiéter car il leur semblait que le Bodhisattva restait trop longtemps au palais (menant une vie de prince) : «Si le Bodhisattva reporte à plus tard son départ du monde, il sera trop tard pour lui d'atteindre le parfait et complet Éveil.»

Les dieux exhortèrent le Bodhisattva en parlant au travers des chants des musiciens du palais: «Partez rapidement de cette luxueuse cité, souvenez-vous de votre grand voeu des temps antérieurs : lorsque vous aurez obtenu la dignité d'un Bouddha immortel, libre de la souffrance, vous étancherez la soif des êtres sensibles avec le nectar de l'immortalité... Durant des centaines de vies, vous avez développé un grand amour, ayant plaisir dans la compassion et le détachement. Partagez avec le
monde cette conduite excellente qui a été votre pratique.» (Voix du Bouddha : I : 247-48 )

8 Le site fut marqué par la construction d’un stupa (cf. T.)
9 Selon T. : Siddhartha était entouré de soixante mille épouses : trois reines principales (dont Gopa) avec chacune vingt mille
suivantes.

En récitant les aspirations et voeux du Bodhisattva pris dans les temps antérieurs, les dieux évoquèrent le pouvoir de la mémoire du Bodhisattva, ce qui réveilla ses intentions. Sachant que la prospérité est soumise au changement et à la cessation, que la joie se termine en tristesse, l'amour en
séparation, le Bodhisattva déchira le filet de l'illusion et s'appliqua lui-même entièrement à rechercher une solution à la souffrance.

Cette nuit-là, le roi Shuddhodana eut le rêve que son fils portait des haillons de pravrajaka, une sorte de moine errant. Il fut un moment submergé par la tristesse ; puis dans son esprit des résolutions germèrent : il ferait construire un palais de plaisirs tel que personne ne pourrait résister, ainsi le prince serait si distrait par ces plaisirs qu'il n'aurait même pas la pensée de visiter les jardins à l’extérieur des portes de la ville. Aussi le roi fit construire trois palais, un pour chaque saison : été, hiver et mousson.
Pour éviter que le prince ne s'en aille, il assigna une centaine de ses serviteurs à faire des rondes continuelles aux entrées de chaque palais.

Un jour, cependant, Siddhârta demanda la permission d'aller visiter les parcs extérieurs à la ville. Le roi ne pouvait le lui refuser. Il demanda à un cocher de conduire le prince. Il ordonna que la route des parcs soit débarrassée de tout ce qui était vieux et déplaisant et qu'elle soit magnifiquement décorée.
Bien que cela fût fait, le prince vit sur la route un vieil homme marchant douloureusement avec le corps plié et tremblant. «Quelle maladie est-ce ?» demanda le prince à son cocher, qui lui parla de l'inévitable vieillesse :

«La vieillesse prend la jeunesse de chacun, votre mère, votre père, vos proches, tous finiront dans la vieillesse. Pour les êtres vivants, il n'y a pas d'autre issue.» (Voix du Bouddha : I : 286)

Absorbé dans ses pensées, le prince retourna au palais. Trois autres fois, il prit cette route ; à chaque fois, une nouvelle rencontre intensifiait ce que son père avait cherché à dissimuler : la réalité de la
maladie sous la forme d'un homme souffrant de divers maux, l’inévitable réalité de la mort sous la forme d'un cadavre transporté sur le lieu de crémation. La vision finale fut celle d'un moine errant, voyageant le long des routes dans une contemplation sereine. Profondément touché par tout ce dont
il avait été témoin, le Bodhisattva vit clairement l’amplitude de la souffrance, ce qui éveilla en lui la motivation de briser les liens des obligations et de l'attachement. Dans la quiétude de la nuit, le Bodhisattva
alla rendre visite à son père :

«Seigneur, le temps est venu pour moi de quitter la maison. S'il vous plaît, ne créez aucun obstacle.
Ne soyez pas affligé. Ô Roi, je prie pour que ma famille et le peuple de mon royaume ne m'en fasse aucun grief.» (Voix du Bouddha I : 302)

Shuddhodana dit à son fils de demander tout autre chose, et il lui l’accorderait. Mais lorsque le prince demanda d’être pour toujours libre de la vieillesse, de la maladie et de la mort, le père ne put rien faire car il savait qu'il n'avait pas le pouvoir d’exaucer de tels souhaits. Puis le roi contrôla sa peine et bénit son fils en disant :

«Puisses-tu faire un grand bien pour le monde, puisses-tu te réjouir en libérant les êtres et puissent toutes tes aspirations se réaliser. » (Voix du Bouddha I : 303)

Le jour suivant le roi, ayant tenu conseil avec ses ministres, changea d'avis une fois de plus. Ensemble ils décidèrent d'empêcher le départ du prince. Le roi Shuddhodana mobilisa des effectifs de garde et renforça les portes de la ville. Avec crainte, les Shakyas étaient agités :

«Puisse l’Etre Pur ne pas quitter la maison ! Puisse le descendant des Shakyas ne pas s'en aller !
Puisse la lignée des rois ne pas être brisée !» (Voix du Bouddha I : 292)

La garde quadrillait les corridors et la cour aussi bien que les routes menant à l'extérieur de la ville.
Les femmes du palais accrochaient des lumières à l’intérieur et ornaient les pièces avec des guirlandes
de perles. Elles s’étaient mises d'accord pour se soutenir mutuellement afin de ne pas s'endormir.
Elles convinrent que le son de la musique durerait toute la nuit, et que le prince n'aurait aucune
opportunité de s'échapper.

Pourtant, en entendant le son de la musique, le Bodhisattva se rappela des réalisations obtenues dans ses vies antérieures :

«Hélas, le monde n'est pas en paix, il est fait d’un amalgame de fils emmêlés ! Les êtres vont et viennent constamment d'un monde à un autre, ils courent d'un endroit à un autre, incapables de se libérer eux-mêmes de la ronde des naissances tournant comme une roue de feu illusoire. Puissé-je
faire briller la lumière du dharma, apportant la paix et produisant le contentement de la sagesse !»
(Voix du Bouddha I : 309)
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MessageSujet: Re: Les douze actes du Bouddha   Les douze actes du Bouddha Icon_minitimeSam 30 Aoû - 20:08

Septième Acte : Le Bodhisattva quitte son Foyer.

Durant la nuit, en dépit de leur résolution de rester éveillés, toutes les femmes et les gardes du palais
tombèrent dans un profond sommeil10. Traversant les salles où les femmes allongées pêle-mêle semblaient
comme mortes ou abasourdies par l'alcool, le Bodhisattva ne vit rien de beau, mais plutôt un
sol de chair, de corps cassés et défigurés. Voyant clairement que l'ignorance de sa propre destinée
ne prévient d'aucune souffrance, il demanda à son cocher Chandaka de lui amener son cheval sans
délai.

Incapable de dissuader le Bodhisattva de son objectif, Chandaka prépara Kanthaka11, le grand cheval,
pour le voyage. Le Bodhisattva enfourcha le cheval qui sauta vers les grilles fermées de la cité.
Les dieux enveloppèrent de leurs mains les sabots des chevaux, de manière à ne pas faire de bruit.
Comme ils arrivèrent précipitamment sur la muraille, les portes massives s'ouvrirent en tremblant,
comme de leur propre gré. Suivi de Chandaka, le Bodhisattva franchit la porte Est, laissant derrière
lui sa vie princière. Regardant de nouveau le palais, le Sage prononça doucement ces mots :

«Je ne retournerai pas dans la cité de Kapilavastu sans avoir obtenu ce qui met fin à la naissance et
à la mort. Je ne resterai pas debout, je ne dormirai pas, ni ne marcherai en direction de la cité de Kapilavastu
jusqu'à ce que j'aie obtenu le suprême Éveil, par lequel la vieillesse et la mort ne sont plus !
» (Voix du Bouddha I : 335)

Prenant la route Sud de Kapilavastu, le Bodhisattva traversa le territoire des Shakyas, puis celui des
Mallas. Il s'arrêta dans un lieu nommé Anumaneya (Maneya), près de la ville de Ramagrama.
Descendu de cheval, il renvoya celui-ci avec Chandaka ; ce lieu est toujours connu sous le nom de
Chandaka-Nirvartana, le lieu du retour de Chandaka.

Puis le Bodhisattva se coupa les cheveux avec son épée et échangea ses habits de prince contre
ceux d'un chasseur rencontré sur la route12. Continuant au Sud, le Bodhisattva s'arrêta aux ermitages du Brahmane Padma, puis celui du grand Sage Raivata, puis celui de Rajaka, le fils de Datrimandandika
où on l’accueillit et lui offrit des rafraîchissements.

Voyageant par étapes, il vint à Vaishali, pour y rencontrer le grand Maître Arada Kalama. Rapidement
il réalisa avec succès tout son enseignement. Cependant celui-ci n'offrait aucune solution à la
vieillesse, la maladie et la mort. Après être demeuré quelques temps à Vaishali, le Bodhisattva alla à
Rajgir, capitale de Magadha et résidence du roi Bimbisara. Pendant quelques temps, il s'établit sur un
versant du Mont Pandava, en retraite solitaire. Quand le Bodhisattva descendit en ville faire l'aumône,
la radiance de son apparence impressionna grandement tous ceux qui le voyaient, y compris le Roi
Bimbisara. Tôt le lendemain matin, le roi, accompagné d'une grande suite, alla sur le Mont Pandava y
rencontrer le Bodhisattva. Le roi se sentit si heureux en sa présence qu'il s'inclina devant lui et lui offrit
la moitié de son royaume pour qu’il restât à Magadha. Mais pour quelqu'un ayant abandonné un
royaume, une telle offre restait sans écho. Au contraire, le Bodhisattva parla au roi des désirs, de leur
nature obsessionnelle et de la plus satisfaisante vertu de sagesse :

«Ô Roi, même si l'on satisfaisait tous les désirs, qu'ils soient humains ou divins, même les désirs
dignes de louanges n'apporteraient pas une satisfaction complète car on en voudrait de plus en plus.
Mais ceux, Ô Roi, qui sont paisibles et satisfaits, qui se contentent parce qu'ils sont instruits de sagesse,
leurs perceptions sont emplies du Dharma vénérable et sans faute. De tels êtres sont réellement
comblés. Aucune des qualités du désir n’apporte la moindre satisfaction. Ô Roi et Protecteur du
Pays, plus on sert les désirs, plus il y a immédiatement de choses désirées. Tout comme boire un
verre d'eau salée augmente la soif. Aussi, celui qui suit ses désirs les augmente.» (Voix du Bouddha II :
367)

Rendant hommage au Bodhisattva, Bimbisara répondit :

«Priez, soyez patient dans votre coeur avec celui qui désire se libérer de tout désir et vous invite ici.
Quand vous aurez atteint l'Éveil, puissiez-vous partager vos enseignements avec moi, Ô Maître duDharma. J'ai déjà reçu les plus grands bénéfices depuis que vous vivez dans mon royaume, Ô Etre
naturellement réalisé.» (Voix du Bouddha II : 368)

Puis le roi Bimbisara retourna à Rajgir avec son entourage, et le Bodhisattva quitta la montagne pour
rencontrer le Maître Rudraka qui demeurait dans cette même ville avec sept cents disciples. Il excellait
dans les pratiques ascétiques et son enseignement était tenu en grande estime. Le Bodhisattva
réalisa facilement les pratiques de Rudraka. Celui-ci, grandement impressionné, lui demanda de partager
la direction de sa communauté. Mais le Bodhisattva déclina. Bien qu'il ait développé les
samadhis escomptés, ces pratiques étaient trop transitoires et limitées pour libérer les êtres de la
vieillesse, de la maladie et de la mort.

10 Selon T. : c’est le dieu Centuple Sacrifice qui plongea tous les habitants de la cité dans un sommeil auquel nul ne put résister.
11 Selon T. : c’est le Bodhisattva lui-même qui partit chercher sa monture car Charmeur (son écuyer) refusait d’amener l’étalon.
12 Selon T. : le dieu Centuple Sacrifice prit l’apparence d’un vieux chasseur, se drapant dans un tissu orangé qu’un bouddha par soi des temps passés avait confié à un esprit de la forêt, il se posta au bord du chemin, un arc et des flèches entre les
mains. Le Bodhisattva qui trouvait ses somptueux habits mal adaptés à une vie de renoncement, estima que cette toile ferait
parfaitement son affaire. Il proposa au chasseur un échange. Le dieu emporta ensuite le bel habit dans le monde des Trente-Trois pour en faire un objet de vénération.
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MessageSujet: Re: Les douze actes du Bouddha   Les douze actes du Bouddha Icon_minitimeSam 30 Aoû - 20:09

Huitième Acte : Le Bodhisattva pratique des épreuves austères.

Quand le Bodhisattva quitta Rudraka, cinq disciples seniors13 décidèrent d'aller avec lui, impressionnés
par sa confiance dans une plus grande réalisation. Ils voyagèrent au Sud-Ouest, au Mont Gaya,
où ils restèrent quelques temps pratiquant l’ascèse, considérée par les gens de l'époque comme le
chemin royal pour l'obtention des pouvoirs et d’une renaissance dans les royaumes célestes. Sur le
Mont Gaya, le Bodhisattva eut une profonde compréhension de la nature du désir : bien qu'ils furent
beaucoup à garder leur corps et leur esprit loin de tout désir, ils continuaient d’expérimenter ces tourments et étaient incapables de voir ou de manifester la plus haute sagesse. Pour libérer l'esprit, il est
donc nécessaire de complètement pacifier l'attachement au désir.

Plus tard, le Bodhisattva et ses cinq compagnons allèrent à Uruvilva sur les bords de la rivière Nairanjana.
Voyant l'eau pure et les splendides cascades, les rives jalonnées d'arbres feuillus au bois odoriférant,
entourées de pâturages et de villages, le Bodhisattva choisit ce lieu comme auspicieux pour
les pratiques ascétiques. Se nourrissant très peu, le Bodhisattva s'appliqua les règles de l’ascèse
contemplative d’Asphanaka durant six années. Survivant d’une baie de genièvre par jour, puis d’un
grain de riz, puis d’une graine de sésame, assis immobile exposé à la chaleur et au froid, au vent et à
la pluie, son corps perdit de la radiance, sa peau devint noire et tannée, émaciée. Il était comme un
squelette14. Finalement, à la limite de la mort, il aurait pu aisément attendre le plus haut des royaumes
célestes. Mais, sa compassion pour tous les êtres le força à vivre et à se battre pour réaliser l'illumination
d'un bouddha :

«Sur un chemin où on devient faible et fatigué, personne ne peut manifester le complet éveil. Et si
j'approche le Bodhimanda, le Siège de la Sagesse, avec la force de la connaissance mais ayant un
corps affaibli, je ne pourrai consacrer ma dernière vie à la compassion. Vraiment ce n'est pas le chemin
de l'illumination. Donc, après avoir repris de la nourriture et regagné mes forces, possèderai-je le
Bodhimanda, le Siège de la Sagesse.» (Voix du Bouddha II : 403)

Puis, avec un linceul qu'il trouva non loin dans un cimetière, le Bodhisattva se fit un vêtement. Il
accepta la nourriture de Sujata, fille de Nandika, le chef du village avoisinant.

Après s’être baigné dans la rivière, avoir pris de la nourriture15, retrouvé des forces et de la vitalité,

il marcha d'un pas décidé vers l'arbre de la Bodhi16. Un faucheur d'herbes lui donna de l'herbe Kusha
pour son siège, offrande traditionnelle pour un Saint homme. Après avoir préparé son coussin de méditation,
il s'assit sous l'arbre de la Bodhi, face à l'Est. Concentrant son esprit sur l'éveil, il fit le voeu
solennel qu’il ne bougerait pas de cet endroit jusqu'à ce qu’il ait atteint son but :

« Ici même sur ce siège, mon corps pourra flétrir, ma peau, mes os, ma chair pourront se désintégrer
que ce corps ne bougera pas de ce siège même, jusqu’à ce que j’aie atteint l’éveil si difficile à obtenir
durant des éons. »


13 Selon T. : le père du Bodhisattva qui le faisait espionner avait envoyé trois cents serviteurs, le roi Bien Eveillé en rajouta
deux cents. Quand Siddhartha les vit, il en retint cinq pour les instruire : trois du coté de son père et deux du coté de sa mère.
Ils menèrent tous les six, la vie des chercheurs spirituels.
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