LES DIFFERENTES ETAPES DE LA RESPIRATION
1 - Suivre les successions "inspiration/expiration" (Anubandhanâ)
En tout premier lieu, il convient de respirer aussi profondément que
possible, une fois, deux fois et trois fois. Ensuite, retour à une
respiration naturelle et relaxée. Il ne faut jamais forcer les
amplitudes à être longues ou courtes, car cela provoque du stress et
des dérangements dans le corps (mal de tête par exemple). Il faut
simplement toujours noter si l'amplitude est longue ou si l'amplitude
est courte (ces deux niveaux s'établissant et se succédant
naturellement en fonction de l'activité pulmonaire). Ces données sont
justement les éléments importants à noter. Ensuite, il convient de
noter quand on entre dans une phase d'inspiration, qu'on entre dans une
phase d'inspiration. Et quand on entre dans une phase d'expiration,
qu'on entre dans une phase d'expiration.
Pour ceux qui préfèrent être guidés davantage, ils peuvent réciter
mentalement la syllabe BUD en inspirant et la syllabe DHO en expirant.
Et ce faisant, ils suivent le parcours du souffle suivant les trois
points : le bout du nez, la poitrine et le ventre.
A l'inspiration, la pointe du nez est le point de départ du cycle
respiratoire, la poitrine en est le milieu et le ventre en est le point
final. Tandis qu'on expire, le ventre devient le point de départ, la
poitrine en est le milieu et la pointe du nez en est la fin. C'est un
cycle alternatif. L'aspirant ne doit déterminer que deux points
d'attention, la pointe du nez et le ventre. Mais, il doit suivre la
respiration, tout au long des trois points. Durant cette phase, il doit
être attentif à la respiration uniquement, à l'exclusion de tout autre
sujet.
Il convient de tout faire pour ne pas laisser la pensée s'attarder
sur ce qui n'est pas son objet de méditation, à savoir la respiration.
Si un aspirant parvient à ce résultat, il a réussi la première étape de la méditation.
2 - Etablir le point de contact (Phussanâ)
L'étape suivante, consiste à réduire les trois points de la
respiration à un seul point, puis abandonner le restant. L'aspirant
doit déterminer le point de contact, c'est-à-dire le point où
le souffle entre en contact avec le corps. Avec cette méthode,
l'aspirant économise ses efforts et son énergie puisqu'il n'y a plus à
suivre les respirations en dedans et en dehors. Ce point de contact
doit être trouvé en fonction de ce qui apparaît comme le plus évident,
le plus confortable et le plus immédiat. Et cela peut être le bout du
nez, la poitrine ou le ventre. Cependant, le point qui correspond le
mieux à la pratique est l'extrémité du nez, qui est aussi le plus
évident pour beaucoup.
Dans cette seconde étape, la respiration apparaîtra comme plus
légère, plus fine que durant la première étape. La respiration peut
devenir si légère qu'on a l'impression qu'il n'y a plus de souffle du
tout. C'est le signe que la pensée a été mise au repos avec succès. Le
sujet s'installe dans une sorte de sécurité solide. Plus longtemps
cette position pourra être entretenue, plus longtemps la pensée sera
forte.
3 - Le décompte des cycles respiratoires (Gananâ)
Au cas où l'aspirant éprouverait des difficultés à se concentrer et
voudrait essayer une autre méthode, la méthode du décompte des cycles
respiratoires lui offre une alternative qui peut produire de meilleurs
résultats.
Elle est appelée Gananâ, c'est à dire "compter". L'attention doit
être portée seulement sur le bout du nez et sur les inspirations et les
expirations. Il y a deux méthodes de comptage :
A. le comptage lent.
B. le comptage rapide.
A. Le comptage lent
Première étape :
Ayant accompli les préliminaires décrits ci-dessus, l'aspirant doit compter mentalement comme suit :
1. En inspirant, il compte 1, en expirant, il compte 1,
2. En inspirant, il compte 2, en expirant, il compte 2,
3. En inspirant, il compte 3, en expirant, il compte 3,
4. En inspirant, il compte 4, en expirant, il compte 4,
5. En inspirant, il compte 5, en expirant, il compte 5.
Puis, il renverse le système comme suit :
1. En inspirant, il compte 5, en expirant, il compte 5,
2. En inspirant, il compte 4, en expirant, il compte 4,
3. En inspirant, il compte 3, en expirant, il compte 3,
4. En inspirant, il compte 2, en expirant, il compte 2,
5. En inspirant, il compte 1, en expirant, il compte 1.
Deuxième étape :
Recommencer la première série de un à cinq cycles, puis en sens inverse. Recommencer avec six cycles, puis en sens inverse.
Troisième étape :
Recommencer avec sept cycles, puis en sens inverse.
Quatrième étape :
Recommencer avec huit cycles, puis en sens inverse.
Cinquième étape :
Recommencer avec neuf cycles, puis en sens inverse.
Sixième étape :
Recommencer avec dix cycles, puis en sens inverse.
Ayant achevé cette série en six étapes de cinq à dix cycles, dans
un sens puis en sens inverse, l'aspirant recommence l'ensemble des six
étapes et ainsi de suite. Il recommence jusqu'à ce qu'il soit sûr de le
faire sans se tromper.
B. Le comptage rapide
Ayant parachevé son apprentissage du comptage lent, l'aspirant peut
se consacrer au comptage rapide qui permet de renforcer ses capacités
de concentration. A ce niveau, il doit fixer son attention uniquement
sur le point de contact et ne plus suivre le souffle en inspiration et
en expiration. Le décompte se fait comme suit :
Première étape :
En inspirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5
En expirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5
Deuxième étape :
En inspirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5, 6
En expirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5, 6
Troisième étape :
En inspirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
En expirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Quatrième étape :
En inspirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
En expirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8
Cinquième étape :
En inspirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
En expirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Sixième étape :
En inspirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
En expirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
On peut également décompter de la manière suivante :
1. En inspirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5,
2. En expirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5, 6,
3. En inspirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7,
4. En expirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8,
5. En inspirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9,
6. En expirant, il compte 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
Ayant terminé ces six étapes, il recommence. Cet exercice doit être
répété jusqu'à ce qu'on le fasse sans être distrait ou déconcentré. La
pensée entrera alors dans une phase de repos et l'attention sera fixée
sur le point de concentration (ici, la pointe du nez par exemple, ou
tout autre point de contact avec le souffle).
Un aspirant qui parvient à réaliser cet exercice est considéré comme ayant réussi cette étape.
Dans le processus de comptage ascendant et descendant, le nombre de
cycles ne doit pas être inférieur à cinq, ni supérieur à dix. En
dessous de cinq, la séquence n'a pas assez de consistance et les
successions sont trop rapprochées, au-dessus de dix, les successions
sont trop nombreuses et l'effort de mémoire nécessaire contrarie
l'effort de concentration.
source = geocities.com