Le Bouddhisme?

Quelle est l'origine du bouddhisme ?
Le Bouddhisme vient de Bouddha qui signifie "éveillé".

Bouddha, de son vrai nom Siddharta Gautama, est né entre 624 et 448 avant Jésus-Christ dans le sud-est du Népal. Après une vie princière jusqu'à 30 ans, il quitta brusquement sa famille et il se mit à mener la vie d'un ascète errant car il était obsédé par le problème de la vieillesse, de la souffrance et de la mort.

Ne trouvant pas de réponse satisfaisante, il eut un jour, par sa méditation profonde, la révélation ou " l'éveil " (d'où son nom de Bouddha) des Quatre Vérités. Il se mit ensuite à les enseigner à ses disciples pendant 40 ans et fonda une communauté monastique. Il mourut à 80 ans environ.

Quels sont les textes sacrés ?
L'enseignement de Bouddha a d'abord été transmis oralement. Ce n'est qu'au début de notre ère qu'il a été fixé par écrit. Les textes sacrés se répartissent en trois grandes collections : les Écritures les plus anciennes en pali qui est un dialecte du Sud de l'Inde (plus de 50 volumes), les Ecritures chinoises qui sont au cour du bouddhisme japonais (plus de 50 volumes) et enfin les Ecritures tibétaines (plus de 300 volumes).

Quel est le message du Bouddhisme ?
Le message transmis par Bouddha est contenu essentiellement dans les Quatre Vérités.

La Vérité de la douleur ou souffrance (duhkha). Dans la vie, tout est douleur que ce soit la naissance, la maladie, l'angoisse, la peur, le regret, la mort et même le bonheur. De plus, il n'y a aucun élément permanent, immuable, éternel dans la vie ; tout ce qui existe a une durée limitée et exclut donc la croyance en Dieu (puisqu'Il est éternel). Tous les phénomènes physiques, biologiques ou psychiques et même l'univers dans sa globalité sont en perpétuelle transformation. Chaque individu n'est donc qu'un enchaînement de phénomènes passagers.

La Vérité de l'origine de la douleur. La douleur a pour origine la "soif" ou le désir (tanha) de vivre et de jouir des plaisirs qui accompagnent toute existence. Ce désir a lui même pour origine principale l'ignorance de l'enseignement de Bouddha. Désir et ignorance sont donc les racines du mal qui se manifeste essentiellement par la convoitise, la haine, le vice, la passion.

La Vérité sur la suppression de la douleur. La suppression de la douleur ne peut s'accomplir que par l'épuisement complet du désir, son "extinction" (nirvana). Ce nouvel état qui comprend plusieurs niveaux avant d'y arriver est en général atteint par les moines bouddhistes. C'est un état de sérénité imperturbable, définitivement à l'abri de la douleur mais qui s'achève par "l'extinction complète" (parinirvana). Personne ne sait ce qu'il advient après cette ultime étape.

La Vérité de la Voie qui mène à la suppression de la douleur. La voie de la Délivrance ou Chemin du Milieu ou "Noble Chemin octuple" ou encore Chemin à huit Branches (astapada) mène à la suppression de la douleur. Ces huit Branches sont divisées en trois groupes :
la sagesse la conduite éthique la discipline mentale
L'opinion ou la compréhension juste qui porte essentiellement sur l'adhésion aux Quatre Vérités

La pensée ou la conception juste : c'est la pensée libérée de la malveillance et orientée vers la compassion qui permet d'accéder à un niveau encore plus élevé de sagesse. La parole juste qui s'abstient du mensonge, de la calomnie et de la médisance.

L'action juste qui évite avant tout la violence et tout ce qui pourrait être nuisible à autrui.

Les moyens d'existence justes qui ne doivent faire de tort à personne. o L'effort juste qui consiste à surmonter les états d'esprit négatifs, à développer les dispositions positives et à les maintenir en vue de purifier le mental. L'attention juste qui se décompose en quatre : l'attention au corps (la respiration et toute activité corporelle), l'attention aux sensations et aux émotions, l'attention aux activités de l'esprit et l'attention aux phénomènes du monde.

La contemplation ou la concentration juste. Elle est réalisée par l'absence de distraction, par la sérénité mentale, par un calme profond dans la méditation.

Existe-t-il différentes tendances dans le Bouddhisme ?
Il existe de nombreuses tendances. C'est en effet au 4ème siècle avant Jésus-Christ que sont apparues, en particulier dans des conciles, des analyses différentes de l'enseignement de Bouddha. Les nombreuses tendances du Bouddhisme se regroupent en trois grandes écoles.

La Voie des Anciens (Hinayana puis Theravada) ou "Petit Véhicule" ou encore "Petit Moyen de progression" qui s'est répandu, à partir de l'Inde, (où il a pratiquement disparu) au Sri Lanka, puis, en Birmanie, en Thaïlande, au Laos, au Cambodge et à Chittagong, principal port du Bangladesh. Cette école de Bouddhisme, la plus ancienne, appliquait strictement (à la lettre) les règles contenues dans les textes sacrés primitifs avec des sanctions pour ceux qui ne s'y conformaient pas. C'est ainsi que le vol, le meurtre, la non chasteté entraînaient une radiation définitive de la communauté. Cette discipline très ferme s'est sensiblement relâchée de nos jours dans les pays cités plus haut.

Le "Grand Véhicule" ou "Grand Moyen de progression" (mahayana ) qui est implanté en Chine, au Viêt-Nam, en Corée et au Japon. Cette école ne désavoue pas les principes du "Petit Véhicule" mais élargit l'application des textes sacrés notamment sur le plan de l'éthique. Elle met aussi l'accent sur la compassion qui doit amener le bouddhiste, lorsqu'il se trouve au seuil de " l'Eveil " (nirvana), à aider et à sauver ceux qui sont restés dans l'ignorance ; un tel bouddhiste "sauveur" est appelé Bodhisattava. Dans cette école, on trouve une des tendances pratiquées au Japon et assez connue en Occident, le Zen, qui est essentiellement basé sur la pratique de la méditation assise (le zazen).

Le "Véhicule du Diamant" ou "Véhicule tantrique" (Vajrayana ou Tantrayana) qui est surtout celui du Tibet. Cette école met en ouvre des pratiques rituelles très complexes faisant appel à des exercices de yoga, à des formules "magiques" riches en symboles, à des dessins et à des images représentant les multiples aspects de l'univers et enfin à des gestes (surtout ceux des mains) symbolisant des syllabes.

Comment se manifeste pratiquement le Bouddhisme dans la vie de tous les jours ?
Tout ce qui peut servir de guide dans la vie de tous les jours se trouve dans les textes sacrés et, en particulier, dans la Loi bouddhique (dharma). L'objectif général de toutes ces instructions est d'éliminer la douleur (ou la souffrance), chez soi et chez les autres, pour parvenir à l'Eveil. Concrètement cela se traduit par quelques comportements caractéristiques de la "morale" bouddhiste.

La non-violence. C'est la vertu la plus importante de toutes. Non seulement elle engage le fidèle à refuser toute forme de violence (sur l'homme et sur les animaux) mais elle exclut aussi le métier des armes et elle rejette le suicide.

L'honnêteté. Cette vertu rejette évidemment le vol, l'escroquerie, les bénéfices illicites etc. Elle n'interdit pas l'enrichissement personnel mais il doit se faire sans tromperie avec pour objectif le service des autres.

La parole juste. C'est une des huit branches du "Chemin à huit Branches" qui interdit le mensonge, la calomnie et la médisance. En principe, le bouddhiste ne prend la parole que pour aider les autres et, de manière générale, pour contribuer à l'harmonie et à la paix du monde.

La lucidité. Il s'agit de proscrire tout ce qui provoque une illusion dangereuse c'est-à-dire, essentiellement, l'alcool et les drogues. Un état "second" ou d'ébriété, non seulement, empêche de percevoir la douleur ou la souffrance (fondement du Bouddhisme) mais peut aussi entraîner des attitudes contraires à la "morale" bouddhiste comme, par exemple, des actes de violence.

Qui est le Dalaï-lama dont on parle beaucoup actuellement ?
Le Dalaï-lama était à l'origine le chef de l'autorité civile du Tibet et il était également reconnu comme la plus haute autorité spirituelle, le grand bouddhiste (Bodhisattva) de la compassion. Le premier Dalaï-lama remonte à la fin du 16ème siècle. Le Dalaï-lama actuel est le quatorzième et il s'appelle Tenzin Gyasto. Il a été obligé de quitter son pays quelques années après l'invasion du Tibet par les chinois en 1950. Il s'est enfui en Inde à Dharamsala avec 200000 tibétains et il assume les fonctions de chef du gouvernement en exil. Il s'est battu et il se bat encore contre le gouvernement chinois pour sauver son peuple mais il a toujours refusé le recours à la violence.

C'est pour cet inlassable combat pacifique, qu'il a reçu le prix Nobel de la paix en 1989. Son rayonnement est international et son message de paix, de justice et de compassion est écouté, avec respect, par de très nombreux croyants et non-croyants.

Source : ucjg-ymca-france.org