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 Bouddhisme Vajrayana

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Djé
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Djé


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MessageSujet: Bouddhisme Vajrayana   Bouddhisme Vajrayana Icon_minitimeDim 31 Aoû - 17:47

Bouddhisme vajrayāna



Bodhisattva Vajrasattva tenant en main le vajra et la clocheLe
vajrayāna est une forme tardive de bouddhisme ésotérique dérivée du
mahāyāna, nommée aussi « bouddhisme tantrique », contenant des éléments
tirés de l'hindouisme et des reliquats de chamanisme bön (pour la forme
tibétaine).



Son nom sanskrit est composé de yana « véhicule » et de vajra «
diamant » ou « foudre » , destructeur de l’ignorance ; synonymes
possibles : mantrayāna, tantrayāna, du fait qu’il fait appel aux
mantras et aux tantras, ou guyayāna « véhicule ésotérique » traduit en
chinois par mìzōng 密宗 et en japonais par mikkyo.



Il apparait parallèlement à l’hindouisme tantrique. Les premiers
textes datent du IVe siècle. Il était déjà bien développé aux alentours
du VIIe siècle au nord de l'Inde, particulièrement dans les états
d'Orissa et du Bihar.



Il est surtout pratiqué de nos jours dans la région himalayenne
(Tibet, Népal, Sikkim, Bouthan, confins ouest de la Chine et nord de
l’Inde), en Mongolie et dans quelques régions de la Fédération de
Russie (Oblasts d’Amour et de Tchita, Républiques de Touva, de
Bouriatie et de Kalmoukie, Krai de Khabarovsk), ainsi qu’au Japon
(Shingon et certaines formes de Tendai). Il serait la forme de
bouddhisme le plus souvent choisie par les non-Asiatiques, devant le
zen. Bien que nominalement séparé, le Bonpo tibétain peut en être
considéré comme une forme.



Une forme de mahayana



Mantra de Tchenrézi près du PotalaLe vajrayana présente des caractéristiques communes avec le mahayana dont il est issu :



Le but de la pratique est de développer la nature de bouddha
(tathagatagarbha) qui est en soi et d’atteindre l’état de bodhisattva
pour sauver tous les êtres ; importance de la compassion et croyance à
la possibilité de dédier ses mérites au bénéfice d’autrui.
Du fait de la présence universelle de cette nature de bouddha chez les
êtres sensibles, il est possible aux laïques également d'entreprendre
la pratique.
Possibilité d’atteindre l’éveil plus rapidement que ne le conçoit le
hinayana, dans l’espace d’une vie même pour les mieux préparés.
Concept du trikaya ;

Importance des soutras mahayana ;

Le bouddhisme tibétain se considère essentiellement comme une forme «
améliorée » de mahayana, qui offre aux pratiquants les mieux préparés
des techniques plus efficaces et plus rapides que le mahayana
traditionnel. Comme lui, il fait occasionnellement appel aux pratiques
et enseignements hinayana, jugés néanmoins moins subtils. Par contre,
Kukai, fondateur de Shingon, pense que le vajrayana doit être considéré
comme un « troisième véhicule » supérieur aux deux autres. En effet,
son enseignement, monologue du dharmakaya Vairocana avec lui-même,
serait dénué de toute contingence, au contraire de celui des « petit »
et « grand » véhicules .



Pratiques

La particularité principale du vajrayana est le recours aux tantras
ou autres méthodes de méditation yogiques comme le dzogchen
(mahasandhi), surtout pratiqué par le nyingmapa et le bön, ou le
chagchen (mahamudra) des courants kagyupa et Shingon.



Ces techniques sont typiquement transmises de façon ésotérique dans
le cadre d’une relation étroite entre disciple et maître. Elles sont en
effet considérées comme puissantes, donc dangereuses si elles sont
pratiquées de manière inadéquate, et il appartient au gourou
d’apprécier ce qui doit être enseigné et à quel moment. Les textes
tantriques sont présentés comme relevant d’un niveau supérieur
(troisième roue) aux corpus des soutras hinayana (première roue) et
mahayana (deuxième roue). Ils auraient été enseignés par le Bouddha
historique, mais tenus secrets.



Identification à la déité



Bouddha primordial Vairocana au centre d’un mandala taïzôkaï
ShingonLa pratique tantrique la plus générale est l’identification à
une déité (être éveillé), censée développer plus rapidement la « nature
de bouddha » présente en chacun grâce à la perception directe de la
béatitude divine libre d’attachements. Cette déité choisie comme
support de méditation se nomme yidam en tibétain et ishtadevata en
sanscrit. L’identification se fait par le biais de sa visualisation et
de celle de son environnement, aidée de supports graphiques (yantras et
mandalas), de l’accomplissement de gestes rituels (mudra) avec des
accessoires symboliques, et de la récitations de mantras. Une onction
(abeisheka) préalable du gourou confère au disciple le pouvoir
d’entreprendre efficacement cet exercice.



Cette pratique se nomme dans le Shingon Sanmitsu, les « Trois
mystères » (ou les trois [moyens] mystérieux) : celui du corps
(mudras), celui de la parole (tantras) et celui de l’esprit
(visualisation), qui doivent être parfaitement joints dans la
méditation. La plupart des mandalas japonais appartiennent à l’une des
deux catégories taïzôkaï et kongôkaï





Déités

Le vajrayana dispose d’un panthéon de « divinités » multiples :
bouddhas, protecteurs ou gardiens, et bodhisattvas (dont certains
patriarches du bouddhisme tibétain). Il ne faut pas entendre « divinité
» au sens habituel : il ne s'agit au départ que de supports de
méditation, lesquels sont cependant souvent interprétés par les laïcs
comme des déités. Il s’agit de manipuler les apparences pour réaliser
l’absence de nature propre du vrai soi. Les figures le plus souvent
choisies sont Avalokiteshvara, Tara, Manjushri, Chakrasamvara (Heruka),
Vajrayogini (Vajradakini), ainsi que les patriarches Hevajra (sakyapa)
ou Vajrabhairava -Yamantaka (gelugpa). Certaines figures présentent une
forme « courroucée » utile pour stimuler le pratiquant ou canaliser la
colère, car on est invité à transformer les émotions et pulsions
physiques négatives ou parasites en énergie positive et compassion au
bénéfice des autres. Une particularité de l’iconographie vajrayana est
la représentation yab-yum de certaines déités, exprimant différentes
formes d’unions duelles comme celle de la compassion et de la sagesse.



Les déités principales de Shingon forment un groupe appelées les
Treize Bouddhas (Jusan Butsu). Ce sont les cinq dhyani bouddhas
Dainichi Nyorai (Vairocana), Shaka Nyorai (Shakyamuni), Yakushi Nyorai
(Bhaisajyaguru, bouddha médecin), Amida Nyorai (Amitabha) et Ashuku
Nyorai (Akshobhya), les sept bodhisattvas Monju Bosatsu (Manjusri),
Fugen Bosatsu (Samantabhadra), Jizo Bosatsu (Ksitigarbha), Miroku
Bosatsu (Maitreya), Kannon Bosatsu (Avalokiteshvara), Seishi Bosatsu
(Mahasthamaprapta) et Kokuzo Bosatsu (Akasagarbha) et enfin Fudô Myôô,
qui dans ce système est l’une des formes irritées de Dainichi Nyorai.



Techniques corporelles

Comme tous les courants tantriques, le vajrayana, loin de négliger
le corps au profit du seul travail mental, fait un large usage de
techniques corporelles prenant appui sur les traditions indienne et
tibétaine : pranayama, chakras, kundalini etc. La médecine fait
d’ailleurs partie des matières enseignées dans les monastères
himalayens. C’est à ce niveau qu’interviennent les pratiques sexuelles,
réservées théoriquement aux pratiquants les plus avancés, et destinées
à transformer le désir ordinaire en énergie de niveau plus élevé. Face
aux dérives plus fréquentes avec la popularisation du tantrisme,
certains maîtres préconisent qu’elles soient abandonnées au profit des
seules visualisations de yab-yum. Proprement pratiqués, les yogas
tantriques sont censés accélérer l’illumination en rassemblant les
énergies subtiles dans le canal principal.





Bénédiction de Trinlay Thaye Dorje, l’un des Karmapas

Initiation et onctions


L’entrée dans une pratique vajrayana requiert une cérémonie
d’initiation qui est à la fois une autorisation formelle et un
transfert « réel » de qualités subtiles conférant au disciple une
puissance efficace. Elle se fait en principe en petit groupe, mais le
Dalaï lama a effectué des initiations kalachakra pour des milliers de
personnes. Il existe également des onctions propres à certaines
pratiques. Les puissances du Bouddha peuvent ainsi être transmises à
travers des supports : transfert du nirmanakaya par l’eau bénite
contenue dans un vase, du sambhogakaya par un mantra récité sur un
chapelet, du dharmakaya sous la forme du dorje ou d’un autre accessoire
rituel.



Les pratiquants laïques peuvent solliciter, en plus des pouvoirs
spirituels, le bien-être matériel et la santé qui leur permettent de
poursuivre l’esprit libre leur pratique. Au Japon, le Shingon est
particulièrement connu pour ces prières nommées kaji.



Accessoires rituels



Autel tantrique à PékinDans le vajrayana tibétain, les ornements
d’autel les plus courants sont des bols d’eau, des lampes à graisse
(traditionnellement du beurre de yack), des lampes en forme de lotus,
de l’encens, des tormas (cônes de farine d’orge et de beurre d’origine
bön). Les rituels font appel au vajra (dorje en tibétain), foudre ou
diamant, qui symbolise la compassion et la méthode, au ghanta (dril bu
en tib.), cloche, qui représente la sagesse, au tambour damaru, et au
phurpa, dague rituelle, qui pourfend les obstacles.



Retraites

Dans le bouddhisme tibétain, les moines effectuent des retraites de
trois ans (traditionnellement, trois ans et trois phases lunaires)
consacrées à l’approfondissement de certaines pratiques précisées par
leur maître. Ils s’y préparent par l’accomplissement de nombreux
rituels tels que des prosternations.



Tulkus et émanations

Une autre spécificité du vajrayana tibétain est la croyance que
certains chefs de lignages se réincarnent volontairement pour ne pas
abandonner leur école. Après leur mort, leurs assistants les
recherchent, parfois aidés par des indications qu’ils ont laissées à
l’approche du décès. Les exemples les mieux connus sont le Dalaï lama,
le Panchen lama et le Karmapa. D’autre part, il n’est pas rare que des
chefs temporels ou religieux soient considérés comme l’émanation d’une
déité, Avalokitesvara, Amitabha or Manjushri en général.



Histoire

Inde

Les origines exactes du tantrisme n’ont pas encore été éclaircies.
Certains pensent qu’il est né dans la vallée de la Swat au Pakistan,
d’autres dans le sud de l’Inde. Les premiers textes apparaissent autour
du IVe siècle. L’université de Nalanda en fut un centre important
jusqu’au XIe siècle. Suivant le déclin du bouddhisme, il disparut au
XIIIe siècle jusqu’à l'arrivée d’exilés tibétains à Dharamsala au XXe
siècle.



Chine

Sous le nom de Mizong (école ésotérique), le bouddhisme tantrique
pénètre au VIIIe siècle grâce à Amoghavajra[2] (705-774), patriarche de
Zhenyan[3] (parole vraie ou mantra) et traducteur. Les empereurs Suzong
(r. 756–763) et Daizong (r. 763–779) lui accordent un grand crédit. Le
second place suivant ses conseils l’empire sous la protection du
boddhisattva Manjusri, faisant du mont Wutai un centre de diffusion
tantrique. Mais son implantation sera de courte durée car
l’interdiction des religions étrangères décidée en 845 par l’empereur
Wuzong lui sera fatale. Néanmoins, Huiguo[4], disciple d'Amoghavajra,
aura eu le temps d’initier Kukai qui implantera Zhenyan au Japon sous
le nom de Shingon.



Le vajrayana reparait sous les dynasties Yuan et mandchoue, choisi
officiellement par la cour, mais non imposé au reste du pays où le
mahayana non tantrique continue de régner en maître, à l’exception des
régions occidentales proches de l’Himalaya. Depuis les années 50,
suivant l’exode des moines tibétains, il se diffuse de nouveau avec un
certain succès dans le monde chinois.


Dernière édition par Djé le Dim 31 Aoû - 17:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Bouddhisme Vajrayana   Bouddhisme Vajrayana Icon_minitimeDim 31 Aoû - 17:48

Tibet et royaumes himalayens

On désigne par bouddhisme tibétain le bouddhisme qui s'est développé au Tibet.

Histoire

Lors du développement du bouddhisme au Tibet, les huit lignées suivantes sont apparues :

Nyingma ;

Kagyu ;

Sakya ;

Guélouk ;

Changpa ;

Chi-djé ;

Djor-drouk ;

Dordjé soum gyi nyèndroup.

Les quatre dernières lignées ainsi que leurs enseignements ont été
absorbés par les quatre premières. Le bouddhisme tibétain contemporain
se divise seulement en quatre grandes lignées (ou écoles).

C'est le roi Trisong Détsen qui décide, au VIIIe siècle, de faire
du bouddhisme tantrique la religion du Tibet, au détriment de ses
concurents le bonpo et le chan[1]. Le grand patriarche du tantrisme
tibétain est le maître indien Padmasambhava, qui fonde le monastère de
Samye et introduisit la pratique du Vajrayana. De cette époque date la
lignée de transmission de l'école Nyingmapa : S'ensuit au IXe siècle
une période de persécution et d'éradication du bouddhisme, qui
s'affaiblit. La seconde diffusion aura lieu au XIe siècle avec Rinchen
Zangpo, qui se rendra en Inde, puis Atisha Dipankara, un maître indien
qui viendra au Tibet sur son invitation. Son disciple, Dromtönpa
fondera l'école Kadampa.

Marpa Lotsava se rendra lui aussi en Inde, où il recevra
l'enseignement de Naropa, avant de le transmettre à son tour à son
disciple, Milarepa. Milarepa fondera l'école Kagyüpa : Drokmi Sakya
Yéshé y recevra, lui, l'enseignement de Virupa, le transmettra à son
disciple Khön Köntchok Gyalpo qui fondera l'école Sakyapa : Au début du
XVe siècle naîtra une autre école, fondée par Djé Tsongkhapa, l'école
Guélougpa

Les écoles du bouddhisme tibétain actuelles

Ces quatre lignées sont :

Lignée Nyingmapa.

Lignée Kagyüpa.

Lignée Sakyapa.

Lignée Gelugpa.

Les Gelugpa (les bonnets jaunes) sont sans doute la lignée du
bouddhisme tibétain la plus connue en Occident dont les leaders sont
les Dalaï Lama.

Il faut noter, dès à présent, que cette séparation ne signifie
nullement qu'il s'est produit des faits assimilables à des schismes. Le
bouddhisme, par nature, est une école de tolérance et les quatre
lignées se respectent et coopèrent étroitement. La différence est due,
par exemple, à ce que l'école sakyapa est plus axée sur l'ascétisme
alors que l'école Guéloukpa est plus axée sur l'érudition.

Le développement du boudhisme tibétain

L'occupation civile et militaire du Tibet par les communistes
chinois, le départ forcé en exil du Dalaï Lama, la coupure de la
religion avec son terroir historique a permis une large diffusion de
par le monde des principes et des enseignements du boudhisme tibétain
qui jusque là restait enfermé dans ses monastères himalayiens. Un adage
tibétain dit : « Ton ennemi est ton plus fort éducateur ».

L'activité du Dalaï Lama pour obtenir une reconnaissance
internationale a assuré au bouhisme tibétain de disposer de relations
publiques de grandes qualités, et de nombreux leaders d'opinion ont
adhéré ou se sont intéressés à cette religion ancestrale.



Japon

L'école bouddhiste Shingon

Shingon signifie « parole vraie », c'est la traduction japonaise du
mot sanscrit mantra qui désigne la prière mystique en Inde, cette école
qui représente le bouddhisme vajrayâna japonais a été fondée au VIIIe
siècle par le moine Kûkaï qui reçut le titre posthume de Kobo Daishi,
le grand instructeur de la Loi.

Son idéal se résume dans la phrase « Sokushin-Jôboutsu », qui
signifie « devenir bouddha dans cette vie avec ce corps ». C'est en
purifiant le cœur de ses passions parasites, en cultivant modestie,
simplicité, pureté, concentration qu'il devient possible d'exprimer
avec naturel notre bouddhéité.

Le mental calmé, les peurs et les désirs laissés de côté, nous pouvons agir et créer avec spontanéité.

Théorie

L'enseignement du Shingon se réfère principalement à deux textes
sacrés, le Kongôtchô-kyô et le Daïnitchi-kyô, écrits vers le IIe siècle
au monastère de Nalanda dans le nord de l'Inde. Cette école bouddhiste
du yoga des trois mystères, le « traïguya-yoga », explique qu'il est
possible de devenir Bouddha dès cette vie.

Ces enseignements affirment que la nature originelle de l'esprit
de l'homme est pur, c'est le cœur de compassion, la « bodhi », dont
l'essence est identique à celle de l'Univers. Si nous souffrons, c'est
parce que nous nous attachons à ce qui est impermanent dans ce monde de
la forme et du désir, que chacun conçoit ainsi en fonction de ce qu'il
est intérieurement. Les passions, regroupées sous le vocable de triple
poisons (la concupiscence, la colère et l'aveuglement) correspondent à
des forces vitales nécessaires à la survie et au développement de tout
organisme animal. Le désir et l'aversion structurent le moi et
l'obligent à se perfectionner pour mieux arriver à ses fins
matérielles. Durant de nombreuses vies passées, la nécessité de
s'affirmer et de défendre son territoire, malgré et contre les autres,
a développé une vision dualiste du monde qui a imprégné le subconscient
de tous les êtres. C'est la principale cause de l'égarement, de la
perte d'une perception plus globale de la vie, l'« inscience ». C'est
pourquoi dans le bouddhisme ordinaire, on conçoit que c'est par
l'extinction des passions que peut être atteinte l'illumination, ce qui
laisserait penser qu'il y a de bonnes et de mauvaises tendances dans
l'être humain, ce qui aurait pour effet de le dualiser, de « diaboliser
» sa sensualité. Il ne s'agit pas de renoncer à tous ses besoins, mais
de spiritualiser sa vie, par exemple en mangeant avec un sentiment de
reconnaissance vis-à-vis des êtres aux dépens desquels nous nous
nourrissons. Ainsi, se nourrir devient une pratique spirituelle, parce
qu'absorber de la nourriture revient à participer au processus de vie
de l'univers.

Si d'un point de vue relatif, il reste exact que les passions sont
source d'égarement et de souffrance ; dans le vajrayâna les passions
sont considérées en vérité absolue de la même nature que l'éveil (soku
bodaïshin), car c'est cette même force vitale qui anime les êtres vers
des désirs mondains qui va être transformée, sublimée par alchimie
interne en énergie spirituelle de compassion-sagesse, dont l'essence
est la nature ultime de l'univers et de tous les êtres. Celui qui
réalise que le fond de son cœur, « bodhi », est le même que celui de
tous les êtres, devient un avec le tout, il dissout son moi dans
l'univers comme une goutte d'eau se dissout dans l'océan.

Les symboles du monde visible pour expliquer le monde spirituel

Le Shingon utilise la nature comme symbole pour expliquer le monde
spirituel invisible considérant que la vie des êtres et de la nature
est l'expression du Bouddha conçu dans son aspect Dharmakaya, la force
de vie de l'univers. Cependant, le shingon n'est pas un panthéisme, il
ne se réduit pas au culte des forces de la nature comme dans le
shintoïsme. Quand on parle par exemple des cinq éléments ou du soleil,
il s'agit d'états de conscience qui sont décrits ainsi.

Dans le Shingon, le Bouddha ultime symbolisant l'univers est
appelé « Daïnitchi-Nyoraï » Maha Vairocana, le Bouddha grand soleil,
car la lumière du soleil symbolise au mieux l'état de la conscience
purifiée qui perçoit la vacuité. La lumière blanche est la synthèse et
la source de toutes les autres couleurs. C'est pourquoi il existe un
Bouddha ultime qui rassemble toutes les qualités des autres bouddhas et
Bodhisattvas, qui sont l'expression de ses différents aspects.

Il s'agit donc de faire fusionner son esprit avec «
Daïnitchi-Nyoraï » par la pratique des trois mystères, qui sont le
mystère du corps, de la parole, et de la pensée, c'est-à-dire effectuer
simultanément un geste symbolique avec les mains, un mûdra, répéter un
mantra et visualiser devant soi la forme de la divinité bouddhique en
rapport.

Comme l'univers est très vaste, nous avons à développer diverses
qualités de conscience pour nous y intégrer harmonieusement, elles sont
les étapes qui amènent à l'éveil spirituel, samadhi. Ce processus
d'éveil a été structuré sous la forme d'un diagramme mystique appelé
mandala, comportant différents quartiers avec de nombreux bouddhas.

Un mandala est une carte d'anatomie spirituelle de l'homme
expliquant comment pénétrer à l'intérieur de ses centres d'énergie
(chakra). La méditation sur sa forme en répétant les mantras et
effectuant les mûdras permet de se connecter avec le cœur des bouddhas
et du maître qui a initié le pratiquant. Les deux grands mandalas du
Shingon, le Kongôkaï et le Taïzôkaï, regroupent ainsi de nombreuses
divinités bouddhiques symbolisant différents niveaux de conscience.
Disposées en plusieurs quartiers, expriment la compassion, douceur,
d'autres l'intelligence, le discernement, d'autres encore l'énergie, la
force pour vaincre tous les aspects négatifs du subconscient.

La voie qui mène à l'éveil spirituel est donc celle du
développement de toutes nos potentialités, qui peuvent se regrouper en
deux mondes, se complétant et s'enrichissant mutuellement. Le monde des
idées, Kongôkaï (plan du vajra) et le monde de la sensibilité, Taïzôkaï
(plan de la matrice du lotus).

Afin de comprendre ce qu'il perçoit du monde, l'homme doit
l'analyser et élaborer des concepts avec discernement. C'est pourquoi
on symbolise par le vajra, le diamant qui coupe, le principe masculin
de sagesse.

Cependant pour comprendre vraiment quelque chose il faut aussi le
percevoir dans sa totalité au-delà des détails, sinon la théorie
inventée pour l'expliquer peut être réductrice et fausse. Il faut donc
augmenter la sensibilité et le volume des perceptions, en faisant
abstraction de ses a priori ou de ses théories antérieures,
c'est-à-dire développer une ouverture intérieure vis à vis de l'autre,
vis-à-vis de la vie, qui n'est possible que si le cœur est humble,
doux, sans préjugé, compatissant, c'est le cœur de bodhi. Plus la
compassion est grande, plus les perceptions deviennent fines, directes,
immédiates, car on perçoit l'autre par fusion globalisante du cœur. Ce
n'est pas par un raisonnement que la connaissance est obtenue, mais par
l'intuition, c'est pourquoi on l'identifie au monde féminin de la
matrice, le Taïzôkaï qui décrit la diversité de la vie, correspond aux
cinq éléments : la terre, l'eau, le feu, l'air, l'éther. Le monde du
Kongôkaï est le 6e élément, la conscience.

Développer et unir en soi ces deux mondes, deux polarités latentes
en chacun de nous, féminine et masculine, intuitive et réflexive,
active et méditative, c'est trouver l'équilibre intérieur. Pour
atteindre l'éveil, il faut faire fusionner ces deux principes en soi.

C'est au cours de cérémonies d'onctions appelées « kanjô », que le
maître l'acariya consacre l'eau pour transmettre directement l'essence
de la connaissance et de la compassion du Kongôkaï et du Taïzôkaï.
Transmission qui se fait de cœur à cœur.

Kūkai

Kôbô-Daïshi (弘法大師, 31 juillet 774 - 22 avril 835), plus connu sous
le nom de Kukai (空海), est le saint fondateur du Shingon ; il est aussi
une figure marquante de l'histoire du Japon : son esprit universel a
fortement influencé la culture et la civilisation japonaises. Il était
non seulement un grand religieux, mais aussi un éminent homme de
lettres, un philosophe, poète et calligraphe. Toute sa vie il manifesta
une grande bienveillance pour tous les êtres, et c'est pour cette
raison qu'il est encore, de nos jours, si populaire au Japon.

Naissance et enfance

Il naquit en 774, au village de Byôbuga-ura, dans l'île de Shikoku.
Sa famille était prospère, son père avait exercé le rôle de gouverneur
de province. Il était le troisième enfant et reçut le prénom de Mao,
qui signifie « Poisson de vérité ». Très tôt il manifesta une
remarquable intelligence, alors, il fut appelé Tôtomono, le « précieux
». Déjà dans ses jeux, il montrait une profonde attirance pour la
religion car il avait l'habitude de façonner des Bouddhas en argile
pour ensuite les prier sur des petits autels. À l'âge de 15 ans, il se
rendit à la capitale, Kyoto, auprès de son oncle, savant renommé,
précepteur à la cour, pour étudier les belles lettres chinoises et les
textes du Confucianisme. Inscrit au collège gouvernemental à 18 ans, il
étudia assidûment durant deux ans; devant ses brillants résultats la
famille espérait qu'il deviendrait haut fonctionnaire à la capitale,
mais le jeune Kûkaï s'intéressait plus au Bouddhisme qu'à sa carrière.
Il étudiait également les textes anciens du Bouddhisme traditionnel de
Nara. Comprenant la vanité de ses études laïques, il quitta le collège
malgré la forte opposition de son entourage.

La pratique du Bouddhisme

La fin du VIIIe siècle est marquée au Japon par de grands
changements politiques. Le clan des Fujiwara prend le pouvoir et
l'empereur Kanmu transfère la capitale de Nara à Kyoto. Ce
renouvellement total augmente les charges qui pèsent sur le peuple qui
souffre de la misère. De par sa nature profonde, Kûkaï avait senti que
dans le Bouddhisme se trouvait la solution des problèmes essentiels de
la vie des hommes. Il choisit donc de vivre en ascète errant, pour
approfondir sa foi par la pratique religieuse. Il était le disciple
d'un maître de temple, le prêtre Gonzô, qui l'initia au rituel de
Goumonji, bien qu'il ne fut pas officiellement moine. Il pratiquait
intensivement ce rituel et vivait tantôt dans des huttes au sommet des
montagnes, tantôt dans des grottes au bord de l'océan. C'est ainsi
qu'un jour, il vit l'étoile Vénus de l'aube descendre sur lui, et
entrer dans sa bouche lui apportant l'Illumination. À vingt quatre ans,
il écrivit le « Sangô Shiiki », la vérité finale des trois
enseignements, y comparant les trois idéaux du Confucianisme, du
Taoïsme et du Bouddhisme, pour conclure que ce dernier est plus profond
et plus apte à sauver les êtres, puisqu'il résout les problèmes de fond
de la vie humaine. Il répondait ainsi aux reproches de son entourage
qui l'accusait de ne pas vouloir servir son pays, et dès lors il se
consacra entièrement à l'étude de la Voie.

La découverte du Bouddhisme ésotérique (Mikkyo)

Malgré ses études dans les temples de Nara, il n'était pas encore
satisfait. Un jour il fit un rêve, l'invitant à se rendre dans le
temple de Kumédéra. Là, il découvrit un texte encore peu connu au
Japon, le Daïnitchi-kyô. Comme il ne pouvait le comprendre, il décida
d'aller en Chine pour y approfondir cet enseignement. De 24 à 31 ans,
c'est-à-dire jusqu'à son départ en Chine, nous ne possédons pas de
documents sur sa vie, mais il est très probable qu'il dut beaucoup
étudier et se perfectionner en chinois.
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MessageSujet: Re: Bouddhisme Vajrayana   Bouddhisme Vajrayana Icon_minitimeDim 31 Aoû - 17:49

Le départ pour la Chine

En 804, à 31 ans, grâce à l'appui de sa famille, il reçut
l'autorisation de partir en Chine avec un ambassadeur. Juste avant son
départ il reçut officiellement l'ordination de moine et prit le nom de
Kûkaï qui signifie « Océan de Vacuité ». Un autre religieux célèbre
dans l'histoire du Japon, Saichō, partait en même temps que lui sur un
autre bateau. Il avait déjà fondé au Hieizan, au nord de Kyoto, un
monastère du Tendaï et débutait brillamment sous la protection de
l'empereur Kanmu. Après plus d'un mois de voyage, difficile, dû aux
tempêtes, l'ambassadeur et Kûkaï débarquèrent en chine, très loin de la
capitale Chang'an. Sur les quatre bateaux de la flotille, seulement
deux étaient arrivés et le leur était dans un état si misérable que les
autorités les prirent pour des pirates. C'est seulement lorsqu'ils
virent la magnifique calligraphie de Kûkaï qu'ils reconnurent leur
erreur. Aucun pirate n'aurait pu écrire avec une telle noblesse. Ils
traversèrent la Chine par voie de terre, pour enfin arriver à Chang'an
la ville internationale la plus cultivée et la plus prospère du monde à
l'époque. La Chine des Tang était à son apogée et, commerçants,
philosophes et religieux du monde entier se côtoyaient dans sa
capitale. Kûkaï s'enrichit au contact de ce foisonnement d'idées et de
cultures si différentes. Il se rendit célèbre à la cour de l'empereur
pour la beauté de ses ses calligraphies. Elles sont devenues maintenant
des Trésors Nationaux du japon, visita de nombreux temples et connut
divers grands maîtres. Il apprit ainsi le sanscrit auprès d'un maître
indien. Cependant sa rencontre la plus importante fut celle avec
Keïka-Ajari, ( Hui-go) le disciple de Fûkû-Sanzô (Amoghavajra), le plus
grand maître vénéré de l'ésotérisme chinois.

Initiation au Bouddhisme ésotérique

Dès la première rencontre en mai 805, Keïka-Ajari reconnut Kûkaï: «
Je savais que vous viendriez. J'avais attendu si longtemps. Quel
plaisir de vous voir ! mais hélas ma vie se termine et je ne sais si
j'aurais le temps de vous transmettre mon enseignement. » Keïka-Ajari
l'initia aux cérémonies de consécration « Kanjô » durant lesquelles le
disciple, les yeux bandés, doit découvrir avec quelle divinité il a la
plus grande affinité. À cette occasion, la fleur que lança Kûkaï sur un
mandala (diagramme symbolisant l'univers) tomba deux fois de suite au
milieu, à l'emplacement du Bouddha principal (Daïnitchi-Nyorai). C'est
ainsi qu'il reçut le titre de Henjô-Kongô (le diamant qui illumine
tout). En quelques mois, il reçut tous les enseignements de Keïka-Ajari
comme on verse l'eau d'un vase à l'autre. Le Maître fit alors préparer
activement à son intention les mandalas et les objets nécessaires à la
pratique des rituels et de nombreux textes sacrés furent recopiés.
Après cette période de transmission intensive, le Maître mourut à la
fin de l'année. Kûkaï était son dernier disciple et il était, parmi
tous, celui qui avait reçu les enseignements les plus complets. C'est
sans doute pour cette raison qu'on le désigna pour écrire son épitaphe.

Le retour au Japon

L'année suivante, il se joignit au nouvel ambassadeur pour
retourner au Japon en Août 806. Jusqu'à la fin de son séjour, il
recopia et rassembla des documents dans les divers domaines de la
culture chinoise. Dès son arrivée, il envoya à l'empereur la liste des
nombreux objets et documents qu'il rapportait de Chine. Grâce à sa
longue préparation effectuée au Japon, il avait pu assimiler très
rapidement non seulement les enseignements bouddhiques, mais aussi
d'amples connaissances de culture générale, en lettres, calligraphie,
médecine, travaux d'art, architecture, etc. Cependant il était parti en
Chine avec une délégation officielle et il avait été convenu qu'il
devait y rester 20 ans. Son retour prématuré embarrassa les autorités.
Il dut demeurer environ quatre ans au Temple de Kanzéonji dans l'île de
Kyûshû, au sud du Japon, avant de recevoir l'autorisation de rejoindre
la capitale.

Les débuts du Shingon

Statue de KûkaiSur l'ordre de l'empereur, il séjourna au temple de
Takaosanji au Nord de Kyoto, où il commença à donner les enseignements
du Shingon. Durant cette période, de graves troubles politiques
secouèrent le pays, et Kûkaï fit des cérémonies pour apaiser la guerre
civile. À trente six ans, il reçut la permission de l'empereur, de
fonder l'école Shingon. Il en résume les points caractéristiques ainsi
: « Le Shingon est l'enseignement le plus profond du Mahayana. Il se
consacre a assurer la paix du pays par la prière, a sauver tous les
êtres en chassant les malheurs et en apportant les bonheurs. Son idéal,
c'est devenir Bouddha, dans cette vie, avec ce corps, ce qui signifie
vivre dans la vérité ». A cette période, il initia le moine Saïchô
(Kogyo Daishi)et quelques-uns de ses disciples, à la cérémonie
d'onction et de consécration appelée « Kanjô ». Saïchô était resté neuf
mois en Chine et dès son retour au Japon, il fonda l'école Tendaï au
mont Hieï. (La doctrine Tendaï, était un ésotérisme mêlé
d'enseignements non ésotériques reposant sur le Sûtra du Lotus. Il
présenta aussi à l'empereur Kanmu, un recueil de ce qu'il rapportait,
et son succès vint en partie du fait qu'on considéra que l'ésotérisme
était partie intégrante de sa doctrine. N'ayant pas reçu les
enseignements les plus profonds il demanda ensuite à Kûkaï de lui
transmettre par écrit certains livres pour structurer sa doctrine.
Celui-ci accepta en partie, refusant seulement de lui transmettre ce
qui, à ses yeux devait passer par une initiation sur plusieurs années.
Des disciples de Saicho ayant décidé de rester avec Kukaï firent que
les relations entre les deux hommes s'interrompirent. À la mort de
Saïchô, ses disciples direct retournèrent en Chine pour approfondir le
Mikkyô, et donnèrent ainsi sa forme définitive à l'école Tendaï, qui
représente actuellement au Japon le Bouddhisme semi-ésotérique, du
Tendaï se développeront ensuite, l'amidisme, le zen et l'école du
lotus. Le Bouddhisme était représenté à la période Héian (794-1192) par
les six écoles de Nara plus les deux nouvelles religions : le Shingon
et le Tendaï. En 813, l'empereur Saga invita les grands maîtres des
huit écoles dans son palais, pour une discussion publique des mérites
respectifs de leurs doctrines. Tous sauf Kûkaï, dirent que l'état de
Bouddha demandait de très nombreuses vies pour être réalisé. Kûkaï
donna l'essentiel de son enseignement à cette occasion.

Sokushin-Jôbutsu

(« Devenir Bouddha dans cette vie avec ce corps »)

Dans la discussion qui l'opposa aux autres écoles, il développa la pensée du Sûtra suivant :

« L'homme doit connaître son propre cœur tel qu'il est. Celui qui
connaît l'origine de son propre cœur tel qu'il est, connaît le cœur des
Bouddhas. Celui qui connaît le cœur des Bouddhas peut connaître le cœur
de tous les êtres. Il peut connaître la Vérité de l'Univers et devenir
un avec lui. Il peut devenir Bouddha dans cette vie avec ce corps.
C'est l'état ou les trois sources du karma, du corps, de la parole, et
de la pensée des hommes, deviennent un avec les Trois Mystères, du
corps, de la parole, et du cœur du Bouddha. Si l'homme cherche la
Sagesse du Bouddha, et maintient constamment sa pensée en lui, il peut
réaliser rapidement l'état de Bouddha avec ce corps né de ses parents
».

Devant le scepticisme des autres religieux, il fit les gestes
sacrés avec les mains (mûdra), répéta les mantras (shingon), et médita
sur le Bouddha Grand Soleil, « Daïnitchi-Nyoraï ». À la surprise de
tous, il manifesta un état de Samadhi très profond, son corps devint
très lumineux et prit la forme du Bouddha, assis sur un lotus à huit
pétales. Kûkaï était non seulement un grand religieux mais aussi un
homme fort cultivé, enrichi par toutes les connaissances qu'il
rapportait de Chine. Une amitié réciproque naquit avec le nouvel
empereur Saga, qui était également un homme de lettres et un éminent
calligraphe.
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MessageSujet: Re: Bouddhisme Vajrayana   Bouddhisme Vajrayana Icon_minitimeDim 31 Aoû - 17:49

Fondation du monastère du Mont Kôyasan

En 816, il reçut de l'empereur la permission de construire un
monastère sur le mont Kôyasan. Il avait reconnu ce site sauvage,
lorsqu'ascète errant il pérégrinait à travers le pays. Situé à 850 m
d'altitude, ce plateau entouré de huit montagnes évoquait pour lui le
Royaume de la Matrice, le lotus à huit pétales où siège le Bouddha. Son
isolement et sa végétation magnifique en faisaient un lieu privilégié
pour la méditation, mais les travaux de construction rencontraient des
difficultés dues au froid, à la neige persistante et à l'éloignement de
toute autre habitation. Toutefois, petit à petit, un monastère
s'édifia. Le temple fut appelé le sommet de Vajra, « Kongôbuji ». En
832, Kûkaï célébra la cérémonie d'offrande de 10.000 lumières pour le
bonheur de tous les êtres. En 834, commença la construction du stupa
principal, Daïtô, sorte de temple reliquaire, haut de cinquante mètres,
contenant des statues de Bouddha, ainsi que celle du Saïtô (stupa de
l'ouest). Kôbô-Daïshi ne vivra pas assez longtemps pour voir
l'achèvement de tous les projets qu'il avait conçus. Mais ses disciples
continueront son œuvre et actuellement le Kôyasan est le centre le plus
important du Shingon, célèbre dans tout le pays et visité chaque année
par des milliers de pèlerins.

Le Temple du Tôji

En 832, l'empereur offrit à Kûkaï un des deux grands temples de la
capitale, situé à l'Est de Kyoto, le Tôji. Il consacra ce temple pour
la protection spirituelle du pays, et en fit le temple siège du
Shingon. Là, pour la première fois, une cinquantaine de moines
étudiaient exclusivement la doctrine ésotérique. En peu de temps,
d'autres bâtiments s'édifièrent et la construction d'une grande pagode
à cinq étages (Gojû-no-tô) s'amorça. Sous sa direction, des artistes
sculptèrent des statues pour exprimer les vérités essentielles de
l'ésotérisme. Parmi les vingt et un chefs-d'œuvre qu'on peut admirer
aujourd'hui, tous trésors nationaux, quatorze datent de cette période.
Le Tôji reste aujourd'hui un des plus grands temples du Shingon où, au
début de chaque année, les principaux grands maîtres du Shingon se
retrouvent, et durant une semaine pratiquent des rituels pour la
protection de l'empereur, du pays et de tous les êtres.

Activités sociales de Kûkaï

Durant toute sa vie, Kûkaï œuvra pour soulager la misère du peuple.
Ses qualités humaines et sa conduite exemplaire en faisait un modèle
pour tous ; sa réputation de meneur d'hommes fit qu'on lui confia la
reconstruction d'une digue, que les ingénieurs n'arrivaient pas à
colmater. En 828, il ouvrit près du Tôji, la première école pour le
peuple. C'est à cette époque qu'il composa également l'un des premiers
dictionnaires du Japon. De nombreuses légendes se sont répandues dans
tout le Japon, sur les miracles ou sur les exploits vertueux de Kûkaï.
Après sa mort, les moines cherchaient à édifier le peuple et à répandre
sa doctrine. Certains temples Shingon peuvent se prévaloir de posséder
une trace visible de son passage : ici il a découvert une source,
médité dans une grotte ; là, il a sculpté dans l'arbre un Bouddha,
peint son image sur la soie en se regardant dans l'eau d'un lac;
réalités et légendes se mêlent étroitement mais contiennent un précieux
enseignement pour comprendre sa doctrine et cerner sa personnalité.
Quoi qu'il en soit, son activité sociale fut intense et certains
pensent que c'est à cause de cela qu'il mourut d'épuisement à la tâche.
L'empereur et les dignitaires lui demandaient souvent de prier pour
leur santé, pour la protection du pays, ou encore, en période de
sécheresse, pour faire venir la pluie. Partout sa réputation était
grande, tant il était vénéré tant par la noblesse, le clergé et le
peuple. Le plus remarquable, c'est que malgré tout ce qu'il a entrepris
on ne lui connaît que peu d'ennemis de son vivant.. Sans doute parce
qu'il mit en pratique cette sentence qu'il gardait toujours écrite à
ses côté : « Ne jamais dire du mal de quiconque, ne jamais dire du bien
de soi ».

Œuvre artistique et littéraire

Okuno-In, le mausolée de Kûkai, Mt. Koya, JaponKûkaï a donné au
Japon le génie qui allait lui permettre de se libérer du carcan
culturel chinois. Il a perfectionné les connaissances nouvelles et en a
retiré l'essence. C'est son œuvre qui inspira toute la civilisation
japonaise. Poète, calligraphe, homme de lettres, philosophe, habile
politique, cet esprit universel a laissé une littérature considérable
dont les œuvres principales sont : 1) Benkenmitsunikyo-ron «
comparaison des Bouddhismes ésotérique et exotérique », 2) Sokushinjô-
butsu-gui « enseignement pour devenir Bouddha dans cette vie avec ce
corps », 3) Joujoushin-ron « les dix niveaux de développement de
l'esprit », etc. Il a dirigé la construction de temples, des travaux
d'art ; et au Tô-ji, ses œuvres par artistes interposés font partie des
trésors nationaux du Japon.

Son départ

A cinquante huit ans, il tomba malade et dut se retirer des
affaires publiques. Il retourna au Kôyasan pour se soigner et s'occuper
de ses disciples. Cependant il obtint la permission de prier dans un
temple du palais impérial, pour la protection du pays et la santé de
l'empereur. Pendant sept jours, il pratiqua du 8 au 14 Janvier 835, les
cérémonies du « Mishuhô » dont la tradition est toujours maintenue par
les plus grands maîtres du Shingon au Tôji. Le 21 Mars 835, âgé de
soixante deux ans, il entre dans le samadhi éternel. En 921, il reçut
le titre posthume de Kôbô-Daïshi, le Grand Instructeur qui a répandu la
loi.

Son rayonnement de nos jours

Moines apportant de la nourriture à Kôbô Daishi au Mont Koya.
Croyant qu'il n'est pas mort mais seulement en pleine méditation, ils
le nourrissent chaques jours et changent ses vêtements. Seuls les
moines les plus importants sont autorisés à le voir.Derrière le temple
d'Okuno-in à Kôyasan, se trouve son tombeau ; mais les fidèles et les
moines pensent qu'il est toujours vivant et qu'il veille sur eux. Son
corps qui est resté intact est dit médité en attendant la venue du
prochain Bouddha Maïtreya. Malgré les siècles qui passent, il est
toujours aussi aimé et présent dans les cœurs. Dans tout le Japon, des
temples grands ou petits lui sont consacrés, tels ceux de
Nishiaraï-Daïshi, Kawasaki-Daïshi près de Tôkyô où toute la journée on
lui rend un culte, et durant les rituels de feu, on invoque son nom
pour qu'il exauce les prières. Un des lieux où on le prie le plus, est
certainement son île natale de Shikoku. Un pèlerinage circulaire lui
est consacré, quatre vingt huit temples principaux et vingt secondaires
se répartissent comme les grains d'un chapelet sur la périphérie de
l'île, atteignant ainsi le chiffre symbolique de 108. Chaque année, des
millions de japonais s'y rendent pour prier et bénéficier de la grâce
des Bouddhas, mais aussi car c'est dit-on un moyen incomparable pour se
préparer à la mort et renaître au paradis près du Saint. Reverend Yukai



Indonésie et Malaisie

A la fin du VIIIe siècle, le vajrayana s’implante depuis l’Inde sur
l’île de Java où est construit le temple de Borobudur. L’empire de
Srivijaya devient un centre de diffusion du bouddhisme tantrique.
Atisha y fut l’élève de Serlingpa, prince et érudit. L’Islam l'éclipsa
au XIIIe siècle.



Mongolie

En 1239, les Mongols pénétrent pour la première fois au Tibet dans
le cadre de leur encerclement militaire de la Chine. En 1244, le prince
Köden invite Sakya Pandita, chef des sakyapa, à se rendre au Kokonor
pour reconnaitre la suzeraineté mongole sur le Tibet. Celui-ci amène
avec lui deux neveux, Drogön Chögyal Phagpa ('Phags-pa; 1235-1280) et
Chana Dorje (Phyag-na Rdo-rje) (1239-1267). Le prince manifeste,
dit-on, un grand intérêt pour le bouddhisme et devient un adepte. En
1269, Kubilai Khan, alors pratiquement empereur de Chine, donne le
contrôle administratif de l’ensemble du bouddhisme chinois à des lamas
sakyapa. Adopté officiellement par la famille impériale (qui conserve
néanmoins les shamans et cérémonies de sa religion traditionelle), le
vajrayana se répand chez les Mongols. Des tulkus, chefs de lignages
réincarnés, sont découverts parmi eux. Les liens restent autant
politiques que religieux, comme en témoigne une intervention militaire
à la fin du XVIIe siècle pour mettre en place un nouveau Dalai Lama. De
nos jours encore, le vajrayana reste pratiqué par la majorité des
Mongols.



Exil et diffusion

Aujourd’hui, presque tous les grands monastères et chefs de
lignages du vajrayana tibétain ont leur siège principal au Népal, en
Inde, au Sikkim, au Bhoutan ou au Ladakh. Beaucoup (y compris le Bön)
ont saisi l’occasion pour propager activement leur enseignement en
dehors des régions himalayennes. Si la lignée gelugpa est la plus
répandue chez les Himalayens, Karma Kagyu semble avoir une présence
internationale plus importante. Le bouddhisme Shingon également se
diffuse en dehors du Japon.
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